MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 220

1775 – Faits et gestes maçonniques

• Mai 1775. – Pose de la première pierre du Freemasons’ Hall, siège de la Grande Loge d’Angleterre, devant être édifié sur un terrain situé dans la Great Queen Street de Londres. L’édifice sera inauguré le 23 mai 1776. Un nouveau Freemasons’ Hall remplacera le premier en 1907.

• Juillet – Le Grand Orient de France déclare « inhabiles à recevoir l’initiation » les comédiens et autres gens attachés au fonctionnement des théâtres parce que : « leur état les met dans une telle dépendance des caprices du public que les frères ne peuvent exercer une partie précieuse de leurs engagements, qui consiste à secourir les membres de la société lorsqu’ils sont injustement humiliés. »

• Septembre – Des francs-maçons se réunissent à Naples en loge d’adoption ; ils initient alors une jeune femme qui succombe quelques jours plus tard à une maladie indéfinie. On attribue ce décès à la rigueur des épreuves d’initiation. 

Ferdinand IV (1751-1825) interdit en conséquence toutes les réunions maçonniques sous peine de mort, ceci par un décret daté du 12 septembre.

• Création de la loge militaire des Trois Frères Réunis, à l’orient de Versailles, par des militaires de la garnison royale. On a pensé – et parfois écrit –, sans jamais pouvoir le prouver, que Louis XVI et ses deux frères, comte de Pro­vence et comte d’Artois, y auraient été initiés.

• Décembre – Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert Motier, marquis de La Fayette (1757-1834), dont on ne sait quand ni où il a été initié, assiste « en visiteur » à l’allumage des feux de la loge La Candeur, à l’orient de Paris. Les travaux du jour sont placés sous la direction du « Sérénissime Grand Maître », le duc de Chartres.

• 1775. – Le duc de Chartres, Louis Philippe Joseph d’Orléans (1747-1793), grand maître du Grand Orient, nomme sa sœur, Louise Thérèse Mathilde de Bourbon-Condé (1756-1830), grande maîtresse de toutes les loges d’adoption. Celle-ci établit une loge de dames, dite de Saint-Antoine.

• Remonté contre les francs-maçons, accusés de mille maux, Ferdinand IV (1751-1825), roi de Naples et des Deux-Siciles, envisage d’interdire leur Ordre. Mais son épouse, Marie Caroline de Habsbourg (1752-1814), sœur de Marie Antoinette, l’en dissuade ; mieux, elle l’encourage à se faire initier, devenant ainsi la « protectrice » des francs-maçons.

• Janvier 1776. – La loge La Candeur proclame qu’elle n’admettra « aucun frère ou profane sans le consentement unanime des sœurs qui seront préalablement consultées ».

• Avril. – Traité conclu par le Grand Orient de France avec les provinces françaises de la Stricte Observance Templière qui, pour l’occasion, se transforment en Di­rectoires Écossais. Les loges qui relèvent de ces directoires sont agrégées par le Grand Orient qui en confirme les patentes.

• Initiation à Londres de Joseph Brant, alias Thayendanegea (1742-1807), chef de la tribu Mohawk. Le tablier d’apprenti lui est remis par le roi Georges III (1738-1820). Il s’agit du premier « Amé­­rindien » franc-maçon.

Selon la tradition maçonnique, Joseph Brant aurait, au cours de la guerre d’in­dé­pendance, sauvé la vie à deux officiers faits prisonniers qui avaient fait en sa présence le signe de détresse.

• Juillet. – Proclamation, à Philadelphie (Pennsylvanie), de l’indépendance des treize colonies britanniques d’Amérique du Nord. La « Déclaration d’indépendance » est signée par huit francs-maçons, dont Benjamin Franklin.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

• Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
• La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
• Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
• La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
• Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)

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