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FAITS ET GESTES MAÇONNIQUE EN 1839


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 379

1839 – Faits et gestes maçonniques

✦ 1839. – Première parution de la revue Le Globe, ayant pour but de publier les archives générales des sociétés secrètes. L’animateur en est le frère Louis Théodore Juge. La revue cessera de paraître en 1842.

✦ Le Grand Orient de France décide de créer une bibliothèque maçonnique et d’allouer « une somme annuelle pour l’achat d’ouvrages didactiques, historiques, philosophiques et moraux, propres à perfectionner l’instruction maçonnique ». Un appel aux dons d’ouvrages est lancé aux loges.

✦ Jean Étienne Marconis de Nègre publie son Hiérophante, développement complet des mystères maçonniques, dans lequel il défend son rite : 

« Quelques personnages peu versés dans les recherches maçonniques con­fondent ensemble le rit de Memphis et le rit de Misraïm. Le rit de Misraïm n’a d’é­gyptien que son nom. Il est au reste, tout entier, le produit de l’ima­gination des maçons Bédarride.  Le rit de Memphis ou oriental, au contraire, est de la plus haute antiquité ; il se rattache, ainsi que nous l’avons expliqué à l’antique doctrine de L’Égyptien, par Or­mus, prê­tre de Mem­phis. »

✦ Mars 1840. – Essai de réveil, à Besançon, du Rite écossais rectifié dans le cadre de la IIe province. Malgré le regroupement de plusieurs loges La Sincérité et Parfaite Union, et la loge de La Constante Amitié, ce réveil ne sera qu’éphémère. 

✦ 22 mai. – Initiation de Guillaume (1797-1888), qui sera roi de Prusse en 1861 et empereur d’Allemagne en 1871, dans une loge formée uniquement de dignitaires des trois obédiences berlinoises existantes. 

✦  Octobre. – Le Grand Orient de France interdit une nouvelle fois à ses membres de visiter les loges écossaises.

✦  1840. – Paru dans le journal maçonnique L’Orient : « Dans la rue Neuve-Saint-Gilles [au Marais], est une maison de peu riche apparence ; toutefois, elle est propre et bien tenue… Deux pièces forment le dortoir où se trouvent sept lits de fer auxquels ne manque même pas la boule de cuivre relui­sante. » 

C’est ainsi que la revue décrit la Maison de Secours dont le Grand Orient de France vient de se doter. Son but est, tout en soulageant la pauvreté de certains maçons âgés, de contenir une certaine forme de nomadisme maçonnique ayant cours dans l’ordre : des maçons dits nécessiteux sollicitent, lors de leur ve­nue à Paris, des aides particulières auprès des loges locales.

✦  8 février 1841. – Initiation, à la loge La Parfaite Union, à l’orient de Rennes. On lit dans le compte rendu de la cérémonie : « Après la saignée, le profane, interrogé s’il ne se sent pas mal à l’aise, a demandé qu’on lui mette un morceau d’éponge pour arrêter toute effusion de sang. Nous lui avons fait apprécier les chagrins et les tourments inséparables de la vie humaine en lui faisant avaler une bonne dose d’infusion d’absinthe. »

✦  Février. – Dénoncées pour leurs activités et sympathies républicaines, plusieurs loges parisiennes dépendant du Rite de Memphis, sont contraintes par la préfecture de police de fermer leurs portes. Le Rite de Memphis va ainsi disparaître temporairement. 

Il renaîtra en 1848, sera dissous en 1850, réapparaîtra en 1853 ; pour s’unir finalement au Grand Orient de France en 1862.

✦  6 novembre. – Le Grand Orient de France autorise à nouveau ses membres à visiter et à recevoir les frères écossais relevant du Suprême Conseil de France. 

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: