Sur le site « ATLANTICO« , Michel Maffesoli offre un extrait de son dernier ouvrage Le trésor caché : Lettre ouverte aux francs-maçons et à quelques autres
Dans la recherche commune de la « parole perdue », les esprits s’épurent réciproquement. Et ce faisant, ils apprennent à ne pas être hypocrites les uns pour les autres. Voilà quel est l’enjeu d’une pensée du destin. Le status gratiae, cet état de grâce issu de la reliance fondamentale unissant tout un chacun à l’altérité : aux autres de la communauté, et à l’autre qu’est le monde. La démarche maçonnique est une ontologie de la relation !
Roborative leçon que cette pensée d’un destin affronté, aristocratiquement, à plusieurs, entre frères. Leçon que l’on ne veut pas entendre tant il est vrai que l’intelligence moderne se plaît à être dupe des idées toutes faites et autres théories héritées du XIXe siècle. Siècle qui a donné une forme profane au Dieu tout puissant : l’Être providence, et qui a sécrété un clergé pour le servir : la bureaucratie céleste de la technocratie. Et être prisonnier de ces systèmes obsolètes rend incapable de saisir l’inconscient populaire ou, ce qui revient au même, l’imaginaire du moment.
C’est, en effet, être extravagué que de continuer à seriner de minables homélies progressistes. Il est bien plus pertinent de repérer le trésor de la philosophie progressive : la vraie vie n’est pas en moi mais dans l’autre. Ou pour le dire autrement (qu’il comprenne celui qui le peut) : « Mes frères me reconnaissent comme tel. »
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Le trésor caché : Lettre ouverte aux francs-maçons et à quelques autres
Dans Le Trésor caché, Michel Maffesoli dévoile une franc-maçonnerie à l’opposé des clichés habituels qui la cantonnent, au mieux à la défense du progrès et du rationalisme, au pire à un groupement quasi mafieux.
Loin d’y voir une survivance de rites et de croyances dépassés, il montre l’extraordinaire actualité de la franc-maçonnerie de tradition : le secret permet le partage de l’intimité et la cohésion du groupe, le rituel nous rattache au passé et manifeste l’union, le penser libre pousse à refuser le dogmatisme et le conformisme.
Ce trésor, les francs-maçons doivent le retrouver et l’exposer, représentant ainsi, pour les jeunes générations, une alternative au matérialisme, une quête spirituelle, l’inscription dans une fraternité, seule à même de rompre avec le principe individualiste.
Tel est le paradoxe postmoderne : le travail de la loge s’apparente aux pratiques les plus contemporaines du wiki !
Philosophe et sociologue, Michel Maffesoli a consacré son œuvre à l’imaginaire contemporain et à la définition du paradigme postmoderne. Parmi la trentaine d’ouvrages qu’il a écrits, on peut citer Le Temps des tribus (1988), Du nomadisme, Vagabondages initiatiques (1997) ou Les Nouveaux bien-pensants (2014).
– Consultez le Site de Michel Maffesoli
– Lire l’article « Michel Maffesoli, Rites piaculaires » sur le blog des Editions Léo Scheer