Extrait :
« J’ai l’honneur, au nom du gouvernement de la république, de demander à l’assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France… » il aura fallu près de deux siècles de combat abolitionniste pour que ces mots soient prononcés par un garde des sceaux, Robert Badinter, devant l’assemblée nationale, et que le texte soit voté, par 363 voix contre 113, le 17 septembre 1981. l’abolition de la peine de mort en France doit beaucoup à l’impulsion déterminante du président de la république, François Mitterrand, qui n’a jamais, à l’instar de son ministre de la Justice, été initié. Mais cette abolition est toutefois l’aboutissement de luttes antérieures qui ont été menées par de nombreuses personnalités, parmi lesquelles les francs-maçons sont légion.
Le siècle des abolitionnistes
Les premiers adversaires de la peine de mort trouvent une fenêtre d’expression politique dès les premiers temps de la révolution française, c’est vers Si le milieu du xviiie siècle qu’est apparue la pensée abolitionniste. rappelons simplement que, sous l’ancien régime, la peine de mort était couramment appliquée. elle était particulièrement cruelle ; les modalités de la mise à mort variaient selon les crimes ou les délits commis, et en fonction du message politique que la justice du roi voulait envoyer. ainsi, jusque vers 1750, la décapitation au sabre était réservée aux seuls nobles et gens de qualité. le voleur de grand chemin était quant à lui roué en place publique, le régicide et le criminel d’État étaient écartelés, le faux-monnayeur était bouilli vif, l’hérétique était brûlé, et le domestique voleur était pendu. il n’y avait donc pas de peine capitale unique, et, jusque dans la mort, les privilèges subsistaient. la peine de mort donnait donc, en plus de l’exécution…
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« Ce que la France doit aux francs-maçons » , First éditions (4 octobre 2012)