Je commence ce texte en soulignant la phrase attribuée au médecin et physicien suisse Paracelse, verbis :
» La différence entre un médicament et un poison, c’est la dose «
Avec l’émergence des réseaux sociaux et l’partage immodéré de textes, posts, « œuvres » etc. ; Nous, francs-maçons, sommes confrontés à une épidémie d’excès d’information dans laquelle, paradoxalement, ce qui est le plus lésé, c’est la connaissance.
Internet (réseaux sociaux) double, triple et parfois quadruple l’information, il n’est pas rare que nous recevions le même ouvrage ou post « maçonnique » dans des différents groupes et plusieurs fois. La « Chèvre » s’est transformée en perroquet, certains frères ne font que partager, ils ne pensent ni ne réfléchissent.
Le plus grand défi du « franc-maçon moderne » est de pouvoir composer avec l’avalanche de pots-de-vin : il ya des ouvrages, des annuaires, des « pilules », des calendriers, etc. ; dont le mérite, c’est-à-dire le succès ou l’échec, ne fait pas l’objet de ce texte, qui sont envoyés et partagés à outrance.
Il est donc essentiel que nous maçons, dans l’exercice de nos libertés, respectant la proportionnalité et la modération, qui en plus d’établir l’interdiction des excès, dans son autre dimension interdite l’insuffisance de protection du savoir maçonnique.
Dans la construction du « Grand Œuvre », il est nécessaire de reconnaître la proportionnalité comme un postulat maçonnique autonome. Ainsi, avant d’afficher (ce qui est rare, car peu produit) ou de partager, il faut évaluer l’existence d’une proportion entre l’objectif poursuivi par le groupe, c’est-à-dire favoriser la connaissance, la réflexion et la charge imposée à tous les frères de ce groupe. environnement virtuel, c’est-à-dire qu’il est nécessaire d’analyser la nécessité et l’adéquation de la diffusion de ce qui est proposé.
Ce que nous constatons, ce sont les « effets secondaires » ; frères anxieux, publications dans de « mauvais groupes », frères quittant des groupes, textes supprimés, non lus, administrateurs de groupes nerveux, etc. Cela ressemble vraiment à une « compétition » pour savoir qui partage le plus, lorsque les soi-disant « fausses nouvelles », à la fois sociales, économiques, politiques et maçonniques, ne se propagent pas.
La quantité d’informations disponibles et accessibles est insupportable. Avant, certains frères ne savaient pas qu’ils ne savaient pas, mais maintenant ils savent qu’ils ne savent pas, ce qui a généré un sentiment de frustration et d’incapacité qui, peu à peu, peut se transformer en anxiété.
Il est impossible (du moins pour les gens normaux) de lire, collecter, réfléchir et transformer de tels « messages » en informations/connaissances, c’est-à-dire qu’ils sont inutiles et nuisibles. L’information et la connaissance ne sont pas synonymes de sagesse.
Ce flot d’informations a donné naissance aux néologismes de l’époque de l’excès d’information :
- Cybercondriaques : c’est la version numérique des hypocondriaques.
- Dataholics : des gens « à travers l’information ».
- Boulimie informationnelle : expression qui caractérise le besoin compulsif de collecter des informations.
- Obésité informationnelle issue de la boulimie informationnelle, l’obésité fait référence à un excès d’informations inutiles ou peu pertinentes.
Malheureusement, certains frères sont des « tudologues » (spécialistes de tout), ils sont experts en coronavirus, économie, droit, santé, politique, sécurité, administration publique, franc-maçonnerie, rites, rituels, symboles, etc., ils savent tout , ils imposent tout le monde Si tel est le cas, la modération et la reconnaissance du fait qu’il existe des sujets dont le contenu nécessite des connaissances académiques, techniques et scientifiques, il ne suffit pas simplement de « penser » ou de ne pas être d’accord pour avoir raison ou être en désaccord avec ceux qui sont des techniciens dans le domaine, après tout « ce que nous ce que nous savons, c’est une goutte, ce que nous ne connaissons pas, c’est un océan .
Il ya des siècles, le philosophe politique français Montesquieu défendait l’idée selon laquelle nous, les êtres humains, sommes mieux logés au milieu qu’aux extrêmes ; il vaut alors mieux adopter un comportement de plus grande réflexion, plus d’études et moins d’exposition, moins de conjectures, moins de partage.
Platon a souligné à la fois l’importance et la difficulté de la modération dans « La République », où il la définit comme la vertu qui nous permet de contrôler ou d’atténuer nos passions, nos émotions et nos désirs. En tournée, Aristote, dans « L’Éthique à Nicomaque », le définissait comme un juste milieu entre deux extrêmes et insistait sur le fait qu’« un maître dans tout art éviter les excès et l’imperfection », cherchant toujours « l’intermédiaire » qui préserve l’ordre et la liberté dans tout art. Société ou pays maçonnique. Tacite l’appelait « la leçon de sagesse de la plus difficile », tandis qu’Horace liait la modération à la doctrine du juste milieu et de l’équilibre.
La modération en tant que vertu maçonnique doit occuper une place prépondérante dans la tradition maçonnique et dans le monde moderne, où elle a longtemps été englobe, aux côtés de la prudence, comme une « vertu capitale ». La modération n’est donc pas incompatible avec le caractère raisonnable et proportionné qui devrait dicter les actions du franc-maçon.
Dans cette pandémie d’information, la modération est la vertu suprême du franc-maçon. Il ne s’agit pas simplement d’un juste milieu entre deux extrêmes. Il contribue à ces aspects qui résident dans son caractère : la modération avec prudence, le tempérament, la connaissance du soleil et la maîtrise du soleil, plus un cadre spécifique d’action politique, qui s’oppose à l’extrême, au fanatisme et à tout excès, même informationnel.
Les francs-maçons (modérés) sont conscients de la validité relative de leurs propres convictions maçonniques, philosophiques, techniques et politiques et de leur sagesse imparfaite.
Marcelo Artilheiro
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