L’illustrissime blogueur Franck Fouqueray, fait sa rentrée, en nous offrant ce billet d’humeur maçonnique, sur fond d’humour, mais toujours aussi pertinent :
Est-ce que séduire c’est maçonner ?
Un récent article paru dans le blog de l’Express a fait le buzz cette semaine. Il s’agit du Grand Maître d’une Obédience masculine qui s’est pris les pieds dans son tableau de Loge en déclarant : « …une assemblée mixte provoque des jeux de séduction. Du coup, la forme des travaux prime sur le fond… ce qui nuit au partage d’une ambiance commune… on le fait nécessairement moins bien en mixité. »
Le journaliste François Koch, taquin comme on le connait, n’a évidement pas manqué de poser la question complémentaire concernant la séduction entre Frères homosexuels. Le Grand Maître n’étant au demeurant ni gay, ni membre d’une Loge mixte s’est embarqué sur un sujet mouvant dont il n’a aucune idée pratique. Il a tout simplement perdu une bonne occasion de se taire et la preuve pour lui qu’il est temps de faire un stage (mixte évidement) pour apprendre la communication.
Je l’en remercie toutefois car cela m’a donné l’idée de ce Billet : « Est-ce qu’on peut séduire en Loge ? ». Commençons par définir ce que veux dire séduire, qui vient de seducere qui signifie « détourner du droit chemin ». Donc effectivement, nous avons notre réponse. La FM n’est pas le lieu idéal pour draguer à moins de vouloir se perdre sur les chemins de la dépravation.
Après avoir défini ce que pouvait être une norme acceptable de travail initiatique, parlons maintenant des abus de la séduction, car ils existent. Par exemple, j’ai connaissance d’un lieu maçonnique mixte ou parmi les dignitaires les coucheries sont monnaie courante. Le Temple sert alors d’agence matrimoniale du Grand Maître au Grand Orateur chacun vient « pécho » comme les disent les jeunes, au gré des opportunités. Une sorte de lieu de pêche où le Frère vient poser sa canne dans plusieurs points d’eau en attendant de ferrer le poisson de son choix au gré de la tolérance des sœurs sollicitées. Il arrive évidement quelques dérapages, car certains poissons sont déjà en main et on peut noter quelques dégâts collatéraux quand deux pêcheurs se disputent une morue de choix.
A propos, pourquoi je vous parle de cela ? C’est comme parler de pédophilie quand on parle de curés, c’est juste une déviance qu’il faut soigner et des victimes qu’il faut protéger. D’ailleurs à ce sujet, dans le clergé comme dans nos Obédiences, si on commençait par faire le ménage en reconduisant à la porte du Temple tous ceux qui ne viennent pas pour l’initiatique, nous aurions moins de soucis avec le service après vente. Coluche disait que la morale devient rigide quand le reste ne l’est plus. Là il est plutôt question de conscience qui devient molle chez certains pour faire le dernier tour de piste avant de ranger le matériel dans le placard aux souvenirs.
A bon entendeur salut.
Bonjour – je suis outrée par ce Grand Maître car pour tenir de tels propos c’est que déjà il n’a rien compris à la démarche maçonnique et le travail sur soi qui doit être fait – pour moi maçonne depuis plus de trente ans j’en ai entendu des réflexions de ce genre bête et méchantes – néanmoins ce maçon là est bien petit et non pas grand – j’ai écrit
Cher Franck. Comme très souvent je suis « séduit » par l’impertinence de tes billets et notamment ce dernier. Mais je crois qu’il fallait l’être encore car si le GM Adam s’est embrouillé il faut en donner les raisons autrement que par la maladresse.
Quand le journaliste F Koch pose la question : » En acceptant votre raisonnement, peut-on se demander si les frères homosexuels souffrent d’un handicap initiatique ? » Le GM Adam se devait de répondre ainsi : » Je ne pense pas cela du tout et je peux vous donner l’exemple de l’un de nos Frères qui a été Grand Maître et a gravi les degrés du REAA sans problèmes. À la GLDF, le fait d’être homosexuel ne constitue donc pas un handicap comme vous l’énoncez ».
MAIS UN GM DE LA GLDF NE PEUT DIRE ÇA ! Beaucoup de membres présents et en recrutement pour son obédience, sont des catholiques conservateurs qui pensent comme le Pape, que l’homosexualité relève de la psychiatrie et ce GM doit surfer sur cette idéologie pour ne heurter personne. Fort heureusement de nombreux Frères de la GLDF pensent autrement et acceptent sans hésitation des profanes qui, lors des enquêtes, n’ont pas caché qu’ils étaient homosexuels et les initient . Par contre la « loi » du Dieu du REAA interdit les adeptes transgenres . Faut pas dec quand même!
Est ce que séduire c’est maçonner ? Mais c’est certainement « Macronner. »
La séduction n’est pas qu’un rapport d’une perspective érotique. Et sutout « seducere » a plus de sens « d’emmener quelqu’un à part » pourquoi ne retenir que la traduction, avec un jugement moral superfétatoire, « détourner du droit chemin » La séduction représente la maîtrise de l’univers symbolique, alors que le pouvoir ne représente que la maîtrise de l’univers réel. La séduction en tant que stratégie des apparences s’oppose radicalement à l’anatomie comme destin, à la mort en tant que crâne.
C’est un processus circulaire réversible de défis, de surenchère de mort symbolique et de renaissance. Il s’agit de produire un simulacre en pleine conscience du jeu et de l’artifice, en mimant et en outrepassant l’effet du réel et en s‘en dessaisissant à travers l’excès même des apparences de ce réel, comme une ironie du trop de réalité.
La séduction par le chant, par l’absence, par le regard ou par le fard, par la beauté ou par la monstruosité, par l’éclat, mais aussi par l’échec, par le masque et par la folie, par le sublime, c’est mourir comme réalité et c’est se produire comme symbole, donc comme langage.
La séduction est ésotérique et initiatique. La séduction est dans le règne des signes, éprouvant la relation, pour en faire surgir des volumes éthiques, des épaisseurs métaphysiques
La prodigalité de l’être est une des vertus de la séduction.
La mort donne le prix ; elle fixe le sens de ce capital qui est la vie. Mais ce feu qui consume ne vise pas la cendre, il vise l’énergie dégagée, la royauté de la lumière qui embrase : L’éclat comme mode d’apparition ! L’éclat, en tant que séparé, mais aussi en tant que brillant de son reflet de lumière. Ce que veut la séduction, c’est la métamorphose de l’existence en territoire permettant l’expérimentation pour des myriades d’actualisations, pour du temps au présent animé. La séduction vise l’œuvre ouverte, jamais déterminée, toujours en mouvement. Elle est une philosophie de l’esthétisme, pour l’invention de nouvelles possibilités de vie, pour magnifier l’instant et construire des situations où le débordement de l’être soit manifesté et magnifique. L’existence devenant la trace du signe !
Dans la vielle logique du même et de l’autre, on s’en doute, la séduction est du côté de l’autre ; de la différence ; et par une sorte d’effet de retour, elle modifie l’être qui le met en » je « . Pour lire le texte complet se rendre sur http://solange-sudarskis.over-blog.com/article-651035.html
Voilà un commentaire ouvert qui ne réduit pas la séduction à « sauter » quelqu’un, Soeur ou Frère ! Et s’écarter du droit chemin ? j’avais cru comprendre que chacun suit son chemin. S’il n’y a qu’un chemin initiatique, qu’on nous l’indique et surtout comment déambuler selon des dogmes à définir 😉