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ENTRETIEN AVEC LE GRAND MAÎTRE DU DROIT HUMAIN


La franc-maçonne Amande Pichegru, grand maître du Droit humain, première obédience maçonnique mixte au monde, donne une conférence publique ce samedi à Chauny. Pour expliquer, entre autres, la démarche maçonnique de cette obédience.

Source : « Une conférence sur la franc-maçonnerie ce samedi à Chauny » – Site d’actualité L’AISNE NOUVELLE par Stephane du 14 Avril 2023

Conférence samedi 15 avril, à 17 heures, salle Victor-Leducq (boulevard Gambetta). Entrée libre.

Amande Pichegru est grand maître de l’obédience maçonnique du Droit humain.

Vous proposez deux conférences en cette fin de semaine. Quels sont leurs buts?

« En premier, présenter notre obédience, le Droit humain (DH), pionnière en termes de mixité puisque les femmes sont acceptées depuis 130 ans, anniversaire que nous fêtons cette année. Je présente cette spécificité, qui est devenue une mixité plurielle internationale, c’est-à-dire à la fois mixité de genre, sociale, générationnelle, nationalité et les options spirituelles. Nous démontrons que l’on peut s’entendre et travailler ensemble, quelle que soit notre culture. Puis je présente sommairement le travail qui est effectué dans les loges du Droit humain. Enfin, il y a ensuite une partie d’échanges avec le public, et de réponses aux questions qu’il peut y avoir. Tout le monde peut venir, du bac – 4 au bac + 8. »

« J’en ai fait une vingtaine depuis deux ans, et globalement il y a toujours des questions récurrentes, autour du secret de nos travaux, mais aussi des questions propres à toutes les associations. Comment cela se passe pour entrer, les réunions etc. Je réponds également aux questions parfois surprenantes mais régulières comme celle où on considère que nous dirigeons le monde, nous les Francs-maçons et maçonnes. Pour aller jusqu’au bout de cette logique et avec le sourire, je pense que si nous le dirigions, le monde irait peut-être un peu mieux. »

Depuis la pandémie et avec la guerre en Ukraine, le monde a changé. Y a-t-il un intérêt différent envers la franc-maçonnerie en général et votre obédience en particulier?

« Effectivement, depuis trois ou quatre ans et notamment la sortie du Covid, on sent qu’il y a un nouvel intérêt pour la franc-maçonnerie. D’ailleurs les grands maîtres des différences obédiences se bougent, je ne suis pas la seule à faire ce genre de conférence. Pour nous, elles servent d’ailleurs à rendre le DH plus visible. Nous expliquons également sur quels sujets nous travaillons dans les loges, sujets de société en premier. »

Dans le grand public, l’image de la franc-maçonnerie est toujours brouillée malgré ces conférences et autres démarches?

« Le but premier de la franc-maçonnerie et donc du DH est pourtant de faire des citoyens éclairés. D’ailleurs, une des premières choses que l’on regarde quand nous avons un ou une candidate est sa carte d’électeur, pour voir si nous avons déjà quelqu’un qui s’intéresse à la vie publique. Nous sommes adogmatiques (NDLR: qui refuse les dogmes) et il est rare que nos membres ne soient pas également impliqués dans la vie associative ou autre. Comme je vous l’ai dit, nous travaillons sur des sujets de société comme le transgenre, les questions européennes et toutes les questions d’actualité. Ces travaux peuvent être communiqués puisque nous sommes consultés, comme les autres obédiences, par les autorités gouvernementales. Au même titre qu’elles consultent les courants religieux, il est logique qu’elles consultent aussi les mouvements laïques. »

Vous-même, comment êtes-vous arrivée au DH?

« Cela s’est fait naturellement, après une réflexion personnelle. J’étais intéressée par tout ce qui est spiritualité et j’en suis venue à m’intéresser à la franc-maçonnerie. J’ai eu un collègue qui m’a ensuite aiguillée vers une loge du DH. J’avais envie d’aller au-delà du quotidien, et le travail en loge permet cela. Ici, on écoute les autres, avant d’amener son point de vue. Chacun a sa liberté de pensée et de l’exprimer ensuite. Le travail en loge permet de se mettre dans un état d’esprit favorable à ces échanges. La pensée de l’autre nous nourrit. »

A.S.: