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ENTRETIEN AVEC LA GRANDE MAÎTRESSE DE LA GLFF


La Grande Loge féminine de France tient conférence ce samedi à Roubaix pour «démystifier» la franc-maçonnerie. Entretien avec Catherine Lyautey, la grande maîtresse de cette obédience.

Catherine Lyautey est grande maîtresse de la Grande loge féminine de France depuis 2021.

Source : Site La Voix du Nord – article Par Bruno Renoul Journaliste à la rédaction de Roubaix

Quel est l’objectif de la conférence que vous donnez ce samedi 27 janvier à Roubaix?

Nous proposons des conférences un peu partout, parce que les gens ne savent pas forcément qui nous sommes ni comment nous rencontrer. L’idée, c’est d’aller au devant de ceux qui sont curieux, qui se posent des questions, pour y répondre, et démystifier la maçonnerie en général, et la maçonnerie féminine en particulier. Il y a toujours une suspicion autour de nous, d’idées reçues sur une société élitiste, ce n’est pas ce que nous sommes.

Et donc, qu’est-ce que vous êtes?

La franc-maçonnerie, c’est une école à penser par soi-même. C’est un ordre initiatique, dont les membres travaillent sur eux-mêmes, se posent des questions pour apporter un plus à la société.

Les femmes ont un regard spécifique sur leur propre situation et ressentent donc l’envie de se retrouver entre elles pour échanger.”

Pourquoi donner une conférence dans un quartier populaire, les Trois-Ponts, comme vous l’aviez fait en 2018?

Justement parce que ça fait partie de notre objectif de démystifier la maçonnerie. Nous sommes ouvertes à tous les milieux ou tous les niveaux d’études. Si une femme a des questionnements intimes ou philosophiques, si elle veut nous rejoindre, elle est la bienvenue. Nous souhaitons donc aller partout où se trouvent les femmes.

Vous êtes une obédience exclusivement féminine. Pourquoi ce choix?

La Grande loge féminine de France a été fondée en 1945, dans le contexte du combat autour du droit de vote des femmes. Il faut se souvenir que lorsque la franc-maçonnerie a été créée, elle était interdite aux femmes. Il existe donc depuis très longtemps une volonté des femmes de travailler entre elles à leur émancipation. Nous avons un regard spécifique sur notre propre situation et ressentons l’envie de nous retrouver entre nous pour échanger, ce qui ne nous empêche pas de travailler aussi avec des hommes.

L’émancipation des femmes, justement, où en est-on aujourd’hui?

C’est un très long travail qui est loin d’être achevé, pour la liberté de choisir ce qu‘on veut pour son corps, pour l’égalité salariale par exemple. Il se trouve aussi que les femmes se mettent aussi souvent des barrières. Il faut qu’on arrive à prendre toute notre place, partout, dans la société.

Combien la Grande loge féminine de France a-t-elle de membres dans la région?

Nous avons une loge à Roubaix, l’association Lumière des Flandres, qui compte 45 femmes. Nous avons 800 adhérentes dans le Nord. Aujourd’hui, la GLFF est la première obédience maçonnique féminine mondiale. Nous sommes 13 000 membres dans le monde, réparties dans 450 loges, en France mais aussi en Afrique ou en Europe de l’est.

A.S.: