Alain-Noël Dubart, Grand Maître de la Grande Loge de France s’est entretenu avec l’éditorial « Midi Libre » à l’occasion de l »inauguration d’un nouveau Temple maçonnique à Montpellier.
Source : http://www.midilibre.com/articles/2010/10/17/MONTPELLIER-Des-demandes-d-39-entree-par-le-site-internet-1421908.php5
Alain-Noël Dubart, le grand maître de la Grande loge de France, a inauguré, vendredi, un temple à Garosud
ENTRETIEN
Est-ce fréquent pour la Grande loge de France d’ouvrir ainsi un nouveau site ?
Nous ouvrons un temple ou deux tous les ans. Il y a deux ou trois ans, il y a eu Annecy, puis Lille. Nous avons aussi fait l’acquisition d’un local à Strasbourg, où nous aurons deux nouveaux temples dans six mois. Strasbourg, c’est jusqu’à présent ce que j’appelle la franc-maçonnerie des caves.
Ces ouvertures sont-elles l’expression de la vitalité de l’obédience ?
Oui, c’est un signe de vitalité. Ici, par exemple, les trois temples ouverts en 2005 étaient déjà saturés. Nous y accueillons d’autres obédiences mais nous avons aussi le projet de création d’une nouvelle loge. Ensuite, il y a des régions plus dynamiques que d’autres. La région Méditerranée est
d’une grande tradition maçonnique, c’est la deuxième région de France après Paris. D’un point de vue personnel, je pense aussi que les religions traditionnelles me semblent avoir perdu de leur importance. La maçonnerie est une manière de réfléchir sur le sens de la vie. Elle ne s’impose à aucun d’entre nous, c’est une lecture, une réflexion pour se faire sa propre opinion, à l’opposé d’une vision sectaire.
Quel est le profil des personnes qui vous rejoignent ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’âge moyen a toujours crû. Mais de plus en plus d’hommes jeunes s’y intéressent. Notamment parce qu’on a modifié un peu nos procédures de contact. Jusqu’il y a une dizaine d’années, il fallait connaître un franc-maçon, ce système de cooptation est le plus habituel mais, avec l’éclosion des sites, nous avons de plus en plus de visites, de demandes d’information. Aujourd’hui, entre 15 et 20 % des demandes d’entrée à la GLF se font par le biais du site internet. On est en train de passer d’un stade classique à un stade moderne.
La GLF s’est aussi distinguée par sa politique d’ouverture vers le grand public.
Depuis plusieurs années, il y a une volonté délibérée d’ouvrir la GLF en tant qu’institution. Cela vient de la prise de conscience avec les affaires immobilières de la Côte d’Azur, au début des années 2000. Le ménage a été fait, même si nous n’étions pas les plus concernés. On s’est dit qu’on ne pouvait pas laisser penser que les 120 000 francs- maçons étaient malhonnêtes.
Quelles sont les limites à cette ouverture vers la société ?
Elles sont très claires et commencent au caractère initiatique des travaux des loges. Cette initiation de conscience n’est pas ouverte au public et seulement aux frères qui sont dans la même démarche que lui.
Quelle a été l’attitude de la GLF par rapport à Alain Manville, membre de l’obédience, condamné par la justice ?
Nous avons enregistré les jugements. Le premier juge fut sévère avec notre frère Alain mais le jugement d’appel l’est beaucoup moins. Alain Manville s’est pourvu en cassation, il n’y a pour le moment pas de jugement définitif. Le litige porte sur des relations de travail sur lesquelles nous n’avons pas d’appréciation à porter. Mais si la Cour de cassation devait confirmer l’un des jugements, il y aurait une sanction de l’ordre de la suspension pour un ou deux ans, je ne sais pas trop. C’est l’instance disciplinaire qui décidera.
Recueilli par Guy TRUBUIL