Planche sur « L’engagement et le comportement du franc-maçon en loge et dans la vie profane » d’ Angelo N. Frère de la Loge Fidélité et Prudence à l’Orient de Genève
On définit le comportement comme l’ensemble des réactions, des conduites, conscientes et inconscientes d’un individu.
L’engagement est défini comme l’obligation qu’on contracte de servir volontairement.
Le franc-maçon est un citoyen dans la cité, un enfant du siècle, un homme de son temps.
Pour être, il lui faut nécessairement devenir et pour cela, penser le futur.
Mais le futur est par nature incertain, fragile; il faut renoncer à l’idée simpliste qu’il prolonge un passé et un présent connu selon une causalité linéaire qui le rendrait prédictible.
Il nous faut cependant tenter de l’imaginer pour orienter et justifier nos actions et pour cela, porter sur l’Histoire un autre regard plus lucide plus critique.
Monde profane entre science et tradition
Notre siècle aura été celui des désenchantements et des illusions perdues.
Nous en avons fini avec les visions idylliques du siècle des Lumières magnifiées par le positivisme du XIXe siècle.
L’idée qu’un progrès assuré, prévisible, programmé, fondé sur le développement des sciences, construirait une société idéale, immobile, figée dans le carcan rigide de la raison, est à jamais dépassée.
Notre monde est en crise… et la crise est rupture.
Que la crise soit accident de révolution ou révolution elle-même, ce que nul ne saurait dire, elle ébranle, en tous cas, des valeurs, des certitudes sur lesquelles se fonde notre société.
Elle a tué ces mythes de notre temps qu’étaient les idéologies du salut, promesses d’un âge d’or et de lendemains qui chantent.
Les bouleversements auxquels nous assistons sont aussi bouleversement des idées.
Nous sommes définitivement sortis d’une vision simplificatrice du monde à la recherche de l’inaccessible unité.
La science, en élargissant le champ du connu, élargit en même temps le champ de l’inconnaissable.
A la raison exclusive qui ne considère que les phénomènes quantifiables, se substitue une rationalité ouverte qui reconnaît de l’incertain, du relatif et du probable entre le possible et l’impossible.
C’est dans cette brèche désormais ouverte dans le domaine de la connaissance que vient s’engouffrer tout ce que la science classique avait, au nom de l’objectivité, rejeté dans le ghetto de la métaphysique, c’est-à-dire l’Homme.
L’Homme – trou noir de la Science l’Homme-sujet, nié, rejeté, occulté des phénomènes observables, prend sa place dans un univers où rien n’est isolé ni isolable, où tout est relation, interaction, échange.
L’Homme qui n’avait pas droit de cité, pour vice de non conformité avec le modèle de la physique, fait irruption brutale, cherche sa place et sa définition.
L’Homme vit, évolue, bouge dans une totalité organisée et solidaire dont chaque partie réagit sur l’autre, et la partie sur le tout.
L’Homme vit dans cette multiplicité où il cherche sa cohérence. A la fois enraciné dans l’univers physique par la matière dont il est construit, tributaire du biologique qui l’anime et le rend solidaire de tout ce qui est vivant, tenant d’une espèce qui l’enracine aussi dans le temps sous le poids de l’Histoire de ceux qui l’ont précédé, et situé dans l’espace par rapport à son environnement.
« …où tout est relation, interaction, échange… »
BRAVO
FRATERNITE