Discours d’Alain Michon Grand Maître National – Rassemblement du 1er mai 2017
Texte du discours :
Nous avons cheminé dans ce lieu apaisant et simple, ce lieu de vie du passé. Nous avons évoqué, célébré, nous nous sommes recueillis, nous avons rappelé nos valeurs. Nous nous sommes confrontés, chacun pour soi et face aux autres, aux serments que nous avons prêtés, nous avons mesuré la force de notre Idéal d’humanité éclairée et fraternelle. Et nous avons mesuré aussi la violence assassine de ceux qui ne nous aimaient pas, de ceux qui n’aimaient pas « Liberté, Égalité, Fraternité ». Nous n’oublions pas bien sûr la violence assassine de ceux qui ont lacéré la France ces dernières années, et d’autres pays que la France.
La Commune de Paris. Soixante et douze jours de l’histoire de France qui restent une source d’inspiration et de propositions d’une puissance parfois intacte. Deux mois de « Révolution communale » née de « l’initiative populaire », inaugurant « une ère nouvelle de politique expérimentale (…). C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges auquel le Prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. » (18 mars 1871)
Notre réponse à la Semaine sanglante pourrait être celle-ci : « Il n’y a pas eu décès. L’esprit n’a pas cessé de souffler ».(*1)
Deux mois d’effervescence, de débats passionnés, de bouillonnements d’idées pratiques. Un moment si court qui ouvre si large. On pense démocratie sociale, émancipation des femmes, laïcisation de l’enseignement, modes de représentation…
Ou encore ceci :
« La Commune de Paris ouvre la citoyenneté aux étrangers, considérant que le drapeau de la Commune est celui de la république universelle ». (Commission des élections 30 mars 1871)
En repensant à certains projets des communards, à leurs mots, nous saisissons l’incroyable régression dans laquelle le nationalisme et la violence identitaire voudraient nous faire entrer. Mais ça ne marchera pas.
La Commune peut nous appeler aujourd’hui, nous francs maçons des Obédiences maçonniques adogmatiques et libérales et citoyens conscients, à résister, à continuer d’aimer l’intelligence critique, les débats libres, les projets novateurs, à chercher les voies d’une république fraternelle et sociale repensée, à ne pas considérer « le divin marché »(*2) comme l’oméga de la vie humaine.
Nous irons dire non à l’arrivée au pouvoir dans notre patrie de l’extrême droite et de ses idiots utiles.
Au-delà de cette échéance il faudra veiller dans les années qui viennent à faire reculer la vague sinistre qui monte depuis des années sans discontinuer et qui adapte aux temps actuels les vieilles antiennes de terrible mémoire plus ou moins réorchestrées.
L’heure est venue de la responsabilité, de la lucidité, et de l’action.
* 1 Jean-Luc Nancy. « Vérité de la démocratie » Galilée. 2008.
* 2 Dany-Robert Dufour « Le divin marché » Denoël 2007. Folio Essais 2012.
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"Au-delà de cette échéance il faudra veiller dans les années qui viennent à faire reculer la vague sinistre..."
FRATERNITE