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DISCUTONS DU SECRET MACONNIQUE…


La Franc-Maçonnerie est définie comme :

« Un système de moralité particulier, voilé d’allégorie et illustré par des symboles. »

Je pense qu’avec quelques variations mineures, principalement autour du mot « particulier », cela est vrai de manière assez universelle.

Mais si la Franc-Maçonnerie n’est qu’un système de morale, pourquoi le secret ?

En effet, si les préceptes moraux qu’il enseigne sont en quelque sorte supérieurs aux autres, ne serait-il pas logique de crier sur tous les toits les moindres détails ?

Considérer:

« Notre rituel comporte plusieurs obligations des plus graves. À quoi ? À la morale ? Non, au secret. Ces obligations sont soumises à certaines sanctions. Quelles sanctions ? A l’amende ? Ou à la réclusion ? Non, à des sanctions dont nous connaissons tous la nature et que je n’ai donc pas besoin de détailler.

Un homme rationnel peut-il croire que de telles formules aient été conçues à l’origine dans le but de voiler un système de morale, un système de morale convenant à tous les hommes, dont la réalisation serait l’accomplissement de la perfection terrestre ? Notre Rituel incarne et retrace une légende définie, ou un ensemble de légendes, il insiste sur l’acceptation de ces événements comme une vérité positive, totalement indépendante de toute preuve de l’histoire commune. Non, même malgré elle. Ces événements doivent être saisis par le parfait maçon comme une vérité maçonnique, et non seulement y croire, mais agir personnellement. Une exigence aussi inhabituelle, pour ne pas dire contre nature, imposée à un homme pourrait-elle simplement servir à voiler un précepte moral ? Un tel état d’esprit et de corps pourrait-il être rendu péremptoire simplement pour peindre une belle allégorie ?

Nos mystères sont assurément gardés par des signes, des signes et des paroles, si rigoureusement accordés et si soigneusement préservés que les profanes sont clairement convaincus que même les révélations les plus fiables en apparence ne sont que des illusions. Si ces modes secrets de reconnaissance ne cachaient qu’un projet visant à rendre les hommes plus honnêtes ou plus charitables, est-il raisonnable de supposer que cette sainteté se serait développée autour d’eux ?

Non, mes frères, ce n’eût été qu’une association vaine et insensée que de créer un secret de morale,

La Franc-Maçonnerie doit donc être quelque chose de plus, beaucoup plus. Pour nous, les représentants de la Franc-Maçonnerie d’aujourd’hui, ce n’est peut-être qu’une chose légère, et je crains que ce ne soit souvent le cas. Mais rappelons-nous notre grande revendication, l’origine primitive de notre Ordre, c’est là que doit se trouver notre terrain de chasse pour la cause de notre secret, pour la constitution de la Fraternité, pour les intenses obligations imposées à chacun de nous.

-Dr. William Wynn Westcott, Ars quatuor coronatorum : les actes de la Loge Quatuor Coronati, n° 2076, Londres, vol. 1 1886-1888S’abonner

Qu’y a-t-il donc de si important pour que des vœux aussi extrêmes de secret soient exigés ? Comme l’écrit frère Westcott, il doit s’agir de bien plus que de simples préceptes moraux.

Il suggère que ce qui est véritablement protégé par le secret maçonnique est notre préparation individuelle à une vie future :

« Et maintenant, je voudrais demander à chacun de vous quel est le but le plus important d’une existence terrestre ? N’est-ce pas de se préparer à une autre ? Ne sommes-nous pas tous convaincus que nous devons arriver à une fin de cette existence terrestre ? Ne sentons-nous pas que le « Je », l’« Ego » en chacun de nous ne peut pas finir avec ce monde ? « Dormir, mourir, peut-être rêver : oui, voilà le problème. »

Le but de chaque mortel est donc de s’accrocher à une vie idéale, de se préparer à une autre étape de l’existence ; et comment ? Comment, sinon par l’intermédiaire de son Créateur ? Qui d’autre pourrait faire ou gâcher ma vie, sinon moi et mon Créateur ?

Dans une réponse publiée au document du frère Westcott, un frère Woodman a suivi une piste similaire :

« Le Frère Dr Woodman se leva avec grand plaisir pour appuyer la motion de remerciement adressée au Frère Dr Westcott. Il souligna la conception correcte des enseignements de l’Ordre dans un langage correspondant étroitement à celui de nos cérémonies, insistant sur le fait que le but ultime et suprême était la connaissance de Dieu. »

Alors, est-ce là le véritable but du secret maçonnique ?

Cacher les contemplations et croyances spirituelles des francs-maçons individuels à la société en général et aux institutions religieuses en particulier ?

Westcott le croyait :

« La religion est donc la clé à essayer dans cette serrure secrète ; une religion secrète peut avoir besoin d’être cachée, mais à quoi ? À qui ? À son Créateur ? Non, à son prochain, qui, dans le passé, aussi loin que l’histoire puisse remonter, n’a jamais manqué de souiller la face de cette belle terre par des blasphèmes, par l’idolâtrie, par des persécutions, par le martyre religieux. Le zèle religieux et l’intolérance n’ont été que trop souvent des termes interchangeables.

Pour combattre le risque de la mort, quelle arme devrions-nous nous attendre à trouver choisie ? Quelle autre arme que la menace de la mort ? Pas une arme parfaite, peut-être, pas une arme idéale, pas une arme céleste ; mais une arme applicable et capable de nous protéger contre les malfaiteurs.

Si Westcott a raison et que le but du secret maçonnique était de protéger ceux qui pourraient exprimer des opinions considérées comme hérétiques à une époque de l’histoire où l’hérésie pouvait bien signifier la mort, alors l’accent mis si fortement sur le secret dans nos Obligations a du sens.

Mais il serait également vrai, si tel était effectivement le cas, que des discussions profondes et approfondies sur des questions spirituelles avaient lieu dans les premières loges maçonniques.

Est-ce que ces discussions ont attiré tant d’hommes, et d’hommes de la noblesse, vers la franc-maçonnerie ?

Je ne vois pas nos Loges tenir beaucoup de discussions de ce genre aujourd’hui. Est-ce que ce genre de discussions est quelque chose dont nous avons besoin davantage ? Les hommes d’aujourd’hui cherchent-ils à mieux comprendre l’esprit et la spiritualité ? Des discussions de cette nature au sein de nos Loges pourraient-elles contribuer à revitaliser la Franc-Maçonnerie ?

Parlons-en…

Source : Émeth

A.S.:

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