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Detrad : Rencontres avec Marie-Dominique Massoni, Corinne Drescher-Lenoir, Jean Moreau

Paris –Jeudi 19 novembre 2015 à partir de 17h30,  rencontres et dédicaces avec Marie-Dominique Massoni, Corinne Drescher-Lenoir, Jean Moreau à la Librairie Detrad (Rue Cadet) pour leurs ouvrages  :
Du féminin et de sa quête en franc-maçonnerie – Marie-Dominique Massoni (Prix littéraire Institut Maçonnique de France 2015 – Catégorie Essai-Symbolisme)

Le mythe de l’androgyne a donné de bien belles images à l’amateur d’alchimie. Depuis Platon, au moins, la quête du féminin de l’être et le statut philosophique du sujet féminin ont été dissociés. Les sociétés patriarcales qui
n’imposaient que des devoirs aux descendantes d’Ève ou de Pandora ont dû néanmoins composer avec l’indéniable nécessité de préservation de l’espèce humaine.

Le ventre de la femme était le four où se cuisaient les générations nouvelles et les seins une métonymie de la nourriture. L’ignorance du processus de reproduction allait contribuer à reléguer les femmes dans un statut d’être en second, tandis que les hommes rêvaient le féminin.
Comment réaliser l’androgyne, être accompli, si l’on étouffe ce qui relève du féminin et ce que vit une femme, sur le plan biologique comme sur le plan de l’organisation sociale, a fortiori dans les arts d’Hermès ou en franc-maçonnerie ?
Les rituels de la franc-maçonnerie d’Adoption rendent directement compte du rôle du féminin dans nos archétypes. Ceux des loges symboliques dévoilent le travail à mener en sa direction, pour peu qu’on accepte d’approcher tous les éléments qu’ils mettent en mouvement. L’exégèse n’en sera que plus fine.

La déroute de la raison instrumentale est aujourd’hui avérée. Les maladies sociales que la toute-puissance de la raison a engendrées valent bien les épidémies de peste envoyées par Apollon ou par le dieu chrétien. Cette mise à mal risque cependant de nous faire oublier l’importance de la raison.
Marie-Dominique Massoni nous invite ici à associer sensation, raison, imagination et intuition pour suivre le féminin à la trace afin qu’il se déploie en chacun, tout au long de son chemin initiatique Mythes apparents, mythes cachés, quelles figures du féminin se dessinent dans les rituels ? Comment l’Art royal prépare-t-il à la conjonction des opposés, dès nos premiers pas et avant même nos premiers travaux ? Comment nous préparons-nous aux noces sacrées ?

PENSER, UN DEFI POUR ETRE LIBRE – Corinne Drescher-Lenoir

« Oser Penser » C’est autour de l’association de ces deux mots que Kant définissait comme la devise des Lumières que ce livre s’est construit.
Que reste-t-il de cet esprit de progrès et de tolérance qui a traversé la civilisation européenne du XVIIIe siècle à l’heure où une nouvelle époque de violence et de barbarie vise à museler la pensée libre ?

Les sociétés contemporaines sont sous l’influence de multiples sollicitations médiatiques et d’insidieuses tutelles économiques qui ont changé la nature des peurs et des aliénations et qui génèrent de nouveaux défis pour la liberté des individus qui les composent.

Penser est plus que jamais de l’ordre de la nécessité, penser sans limites et autrement. La franc-maçonnerie se veut une voie de connaissance et de discernement, Les francs maçonnes guidées par les exemples des femmes qui depuis toujours ont lutté pour penser et exister par elles-mêmes osent un pas de coté, changent de perspective pour développer leur propre jugement. Elles témoignent ainsi de leur désir de prendre leur part en toute conscience dans la construction d’une société plus équitable.

Humanisme mode d’emploi ? – Jean Moreau (Prix spécial du Jury –Prix littéraire Institut Maçonnique de France 2015 pour l’ensemble de son oeuvre)

Tout le monde aujourd’hui parle d’humanisme. La Franc-maçonnerie, elle-même, dont les obédiences sont plurielles et qui se prétend universelle, s’en réclame.
Pourtant, la financiarisation du monde, sa déréglementation généralisée, ainsi que le nouveau savoir qu’apportent les sciences sociales sur notre nature, nous sommes à la fois Homo Sapiens et Homo Demens, nous conduisent peut-être à tout repenser.
Telle est la réflexion que propose ce modeste essai.
L’humanisme est toujours existentiel. Les Maçons recommandent à leurs adeptes de construire à la fois le Temple intérieur (soi-même) et le Temple extérieur (la Cité humaine).
C’est dire que l’autre est indispensable à mon existence, aussi bien d’ailleurs, qu’à la connaissance que j’ai de moi. Mais, en même temps, chacun est la somme de ses actes.
En outre, au cours de son vécu, il connaît plusieurs morts et plusieurs renaissances. La fin de l’enfance, celle de l’adolescence, celle de la maturité, la vieillesse enfin et le passage à l’Orient éternel, sont autant de ruptures.
C’est pourquoi, même si le moi est haïssable, sur un thème qui engage à la fois l’individu et son environnement au sens le plus large, l’auteur ne peut faire l’économie d’évoquer ce que fut son chemin.


 

A.S.: