Trois professionnels en exploration de lieux abandonnés ont découvert un temple maçonnique, un crâne humain, et des ossements dans le sous-sol d’une maison à Trébons, dont le propriétaire, un ancien anesthésiste, est décédé depuis deux mois.
« Ils découvrent des ossements humains dans un temple maçonnique à Trébons » – Un article signé Sophie Loncan dans le journal La Nouvelle République des Pyrénées du mercredi 30 novembre 2022
« C’était tellement incroyable, que l’on se serait cru dans une série Netflix. » Jo Urbex, célèbre youtubeur avignonnais spécialisé dans l’urbex (exploration de lieux abandonnés) ne s’imaginait pas faire une telle découverte dans les Hautes-Pyrénées. « Avec deux de mes confrères, nous avons décidé d’explorer une maison abandonnée à Trébons samedi soir, repérée sur Google Maps. » L’équipe se munit du matériel adéquat : sac à dos, lampes torches, appareils photos… tous sont prêts à filmer le prochain épisode diffusé dimanche sur leurs chaînes. « Nous sommes arrivés sur place vers 22 heures. La maison en pierre se situe dans un bosquet éloigné du village. Dans le jardin, on a vu qu’il y avait encore beaucoup de matériaux recouverts de mousse, et une grue hors d’usage depuis de nombreuses années. » Après une reconnaissance extérieure, les trois hommes repèrent une ouverture dans des moellons, montés pour obstruer la porte d’une tourelle.
« Une fois entrés, nous avons rapidement compris que nous avions affaire à quelque chose de totalement atypique. »
V. I . T. R .I.O. L
Après avoir descendu quelques marches menant au sous-sol de l’habitation inachevée, les youtubeurs voient se dessiner d’immenses plafonds voûtés dans l’obscurité sous les faisceaux de leurs lampes. « Il y avait plusieurs salles immenses. Sur la gauche, dans une petite galerie creusée plus profond, nous sommes tombés sur un autel. Il y avait une boîte marron où était inscrite la formule V.I.T.R.I.O.L, (Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultam Lapidem / Visite l’Intérieur de la Terre et en Rectifiant tu Trouveras la Pierre Cachée), au-dessus une pancarte « Persévérance et vigilance ». Au fond de la pièce, un tombeau en pierre où il y avait des os d’animaux. »
Des symboles qui évoquent un cabinet de réflexion, pièce dédiée à la méditation et au rituel initiatique des candidats qui espèrent intégrer la franc-maçonnerie.
Si les trois copains ont déjà eu leur dose d’adrénaline, la suite de la visite va franchement les refroidir.
Un crâne humain et des os
« Dans l’une des salles, il y avait d’autres escaliers qui descendaient plus profond. Là, derrière une porte en bois, nous avons trouvé une immense salle dont le plafond voûté doit au moins atteindre les 10 mètres de hauteur. Au centre, un cercle blanc avec des bougies, des inscriptions aux murs, le compas des maçons et énormément de documents en lien avec la maçonnerie. Des noms, des rituels, l’emplacement d’au moins 200 temples de la sorte en France. » Et lorsqu’ils remontent à l’étage du dessus, c’est l’effroi : au milieu des décombres, un crâne humain. « Il y avait plusieurs autres mandibules avec des dents, des fémurs, des vertèbres. Les os n’étaient pas propres. Il restait de la peau dessus, comme s’ils avaient été extraits d’un cercueil. Dans un coin, il y avait des instruments chirurgicaux, un microscope avec les lames couvertes de matière. » Selon Jo Urbex, des ossements humains, qui ont poussé l’équipe à contacter la gendarmerie sur-le-champ. « Dans un premier temps, ils ont cru à un canular. Finalement, ils sont venus nombreux, avec la scientifique. Ils ont tout emporté pour l’enquête. Peut-être que les lieux étaient visités. Difficile de savoir. »
Le projet maçonnique d’une vie
Si le Parquet de Tarbes confirme la découverte d’ossements, le vice-procureur appelle néanmoins à la prudence. « Rien ne laisse penser pour le moment que les ossements seraient humains. Des analyses sont en cours justement pour vérifier ce point. » En outre, difficile d’entendre le propriétaire des lieux puisque l’ancien anesthésiste de la clinique Maille à Tarbes, s’est éteint il y a deux mois, à l’âge de 90 ans. Néanmoins, son appartenance à la maçonnerie était bien connue. « Il n’en parlait pas, mais nous savions qu’il appartenait à une loge écossaise », confie un ancien chirurgien et collègue. « Cette maison, c’était le but de sa vie. Il a employé les compagnons du devoir, et un tailleur de pierre était à résidence. J’y suis allé au milieu des années 70, il commençait la cave. Apparemment, il avait abandonné le chantier il y a une vingtaine d’années. » Consultés, les membres du Temple maçonnique de Tarbes savent peu de choses du docteur, excepté qu’ « il était un ancien maçon de Tarbes qui avait bâti son propre temple. »
Le rapport des analyses en cours déterminera la suite judiciaire donnée à cette affaire.
Vitriol sorti du symbolisme habituel. En maçonnerie on en apprend toute sa vie.