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DECLARATION DE LA GLFF SUR LA JOURNEE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES


Déclaration de la Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France (GLFF) pour la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

Bonjour à toutes et à tous,

Je suis Liliane Mirville, Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, obédience féminine créée par et pour des femmes. Nous rassemblons 13 000 femmes, Franc maçonnes, partageant des valeurs communes, s’appuyant sur notre devise : Liberté, Égalité, Fraternité.

Les violences faites aux femmes concernent toutes les femmes, de tous les pays, de toutes les cultures. L’objectif de la Franc-maçonnerie est de travailler à une Humanité meilleure et plus éclairée et ce projet nous oblige à manifester notre indignation et notre solidarité. Les violences faites aux femmes c’est une violation des droits humains. En 1999, l’Organisation des Nations Unies décide d’instaurer le 25 novembre, une Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle intègre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés, la prostitution, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. Le contexte actuel est alarmant : le procès des viols de Mazan, le viol et l’assassinat de Philippines, la situation des femmes afghanes et iraniennes notamment, les vio-lences à l’égard des femmes sont partout.

Elles nous entourent. Samedi dernier 23 novembre, un millier de personnes se sont rassemblées en France pour réclamer la mobilisation de moyens financiers sur le modèle de l’Espagne qui a réduit d’un tiers le nombre de féminicides. « En France, un viol toutes les 6 minutes», « Nous ne voulons plus compter nos mortes », « Brisons la loi du silence », « Protégez vos filles, éduquez vos fils » pouvait-on lire sur les pancartes. Ces pancartes soulevées, ces mots écrits dans le silence et la souffrance, montrent combien ce 25 novembre doit rester un sursaut collectif contre les violences faites aux femmes. Sept après le mouvement « Me Too » et cinq ans après le « Grenelle des violences conjugales » le nombre de violences sexistes et sexuelles, hélas, a peu baissé mais reste à un niveau encore trop élevé . Les faits divers très médiatisés, dans le monde du sport, de la TV, de la radio, du cinéma, de la santé, des institutions publiques et politiques ou bien encore dans les armées, les rendent de plus en plus visibles et lisibles. Les chiffres demeurent alarmants et contrastés :

  • à l’échelle mondiale : 736 millions de femmes (soit 1 femme sur 3) ont subi des violences physiques et /ou sexuelles. Les jeunes filles sont particulièrement touchées (1 adolescente sur 4 maltraitée par son partenaire).
  • en France : En 2023, plus de 3 victimes de tentative ou de féminicides par jour. – Au 20 novembre 2024, on dénombre 122 féminicides depuis le début de l’année.
  • Près de 1, 4 million de femmes déclarent avoir subi des violences sexistes ou sexuelles hors du cadre familial en 2023. Seules 2 % des victimes ont porté plainte auprès des forces de l’ordre.

Les violences sexistes et sexuelles sont un fléau en France et dans le monde : les propos sexistes sont l’antichambre des violences. Lutter contre la violence implique aussi l’égalité entre les femmes et les hommes et le respect de l’Autre. L’abus de pouvoir, le harcèlement, de rue, à l’école ou à domicile, gangrène le corps social d’un pays où les questions de sécurité réelles ou ressenties deviennent l’un des éléments importants du débat public d’aujourd’hui.

POUR CONCLURE : Le procès des viols de Mazan, largement médiatisé auprès du public, a favorisé une prise de conscience par le Gouvernement. Le Premier ministre doit présenter, une série de mesures pour lutter contre la violence envers les Femmes. La Grande Loge Féminine de France va suivre, très attentivement, le développement et le suivi de ces mesures à venir. Nous sommes des femmes Franc-maçonnes et des femmes européennes. Grâce à l’Institut Maçonnique Européen, notre Obédience a la possibilité de s’exprimer à la Commission Européenne. Les obédiences féminines peuvent travailler ensemble pour dénoncer et lutter contre ce fléau qui nous concerne toutes et tous. Femmes de France et femmes du monde, nous devons travailler au respect de l’Autre et de soi-même. Lutter contre les violences faites aux femmes, c’est aussi construire la Paix dans la solidarité, c’est s’unir en fraternité pour un avenir respectueux et égalitaire. Ce 25 novembre doit rester un combat pour les femmes dont les droits sont encore piétinés dans de nombreux pays. Souvenons-nous de ces héroïnes, des Sœurs MIRABAL et de la persane Ahou DARYAEL qui opposa son corps vulnérable, en sous-vêtements, à l’oppression. Pour nous, Francs Maçonnes, ces femmes sont entrées dans l’histoire par la grande porte. Elles incarnent la bravoure et la résistance pour un seul combat qui est aussi le nôtre : la liberté et la vie des Femmes.

Merci.

Paris le 25 novembre 2024

A.S.: