MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 292
1804 – De Grasse Tilly à Paris
Lorsqu’il débarque le 4 juillet 1804 sur les quais du port de Bordeaux, il n’y a pas de tapis rouge déroulé en son honneur ni de foule admirative pour l’accueillir.
Le comte Auguste de Grasse-Tilly, capitaine de cavalerie en disponibilité, membre de la Société des Cincinnati, chevalier de Saint-Louis, mais encore grand commandeur du Suprême Conseil des Indes occidentales françaises, n’est ni plus ni moins bien traité que tout autre voyageur arrivant d’outre-Atlantique.
C’est même dans l’indifférence générale que l’intéressé s’installe à Paris.
Sa vie va toutefois s’épanouir, pour un temps du moins, avec l’action maçonnique qu’il va entreprendre pour implanter le Rite ancien et accepté dont il apporte les rituels dans ses bagages.
Rien de plus naturel pour lui que de reprendre contact avec les membres de son ancienne loge, savoir la Loge du Contrat Social, devenue depuis la Révolution Loge Saint-Alexandre d’Écosse ; une loge qui présente la particularité d’appartenir à la mouvance écossaise venue jadis d’Avignon et des Élus Parfaits de Bordeaux.
« Les puissances écossaises, nous dit Albert Lantoine dans sa Franc-Maçonnerie Écossaise en France (1930), qui s’étaient agrégées au Grand Orient n’étaient pas contentes du mépris ou, si l’on veut, du détachement pour les hauts grades affiché par cette Puissance.
« En outre, il y avait encore des frères que l’abdication de leur obédience avait laissés rebelles et qui faisaient loges à part. Ajoutons à cela « La Mère-Loge du Rite Philosophique qui était demeurée farouchement indépendante. »
C’est donc avec l’assistance des membres de son ancien atelier et des maçons « écossais » que le comte de Grasse-Tilly va pouvoir réaliser son « grand œuvre » maçonnique.
Mais fin décembre 1804, De
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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