Le Figaro a publie le 18 décembre 2014 la réponse de Daniel KELLER, Grand Maître du Grand Orient de France, faite à l’article d’Ivan Rioufol du 12 décembre dernier, mentionnant le Grand Orient de France dans le cadre des affaires des crèches de Noël dans les mairies .
- Extrait de l’article « Bloc-notes : Noël, ou le sursaut identitaire des Français » du blog d’Ivan Rioufol
Brutalités contre-productives
L’intégrisme laïque du Grand Orient de France (GOF), qui dénonce ces jours-ci les « véritables provocations » de ceux qui veulent installer des crèches dans les bâtiments publics, n’est pas plus fondé que le sectarisme islamique qui veut assurer semblablement son emprise de nouvelle Église. La laïcité, née de la loi du 9 décembre 1905, n’a pas à se laisser instrumentaliser par des haines anticatholiques portées par ces francs-maçons intolérants ou des haines antijuives et antichrétiennes agitées par les djihadistes qui appliquent le Coran à la lettre. S’en prendre au souvenir catholique ne peut être vécu que comme une agression par ceux qui, même s’ils ne pratiquent plus, restent sensibles aux églises, aux cloches, au calendrier et à ses saints, aux calvaires, aux vitraux, aux fêtes religieuses, dont l’Epiphanie célébrée à l’Elysée avec la galette des Rois. Faudrait-il supprimer ces signes au prétexte qu’ils empiètent sur la neutralité ? La Terreur s’y était déjà employée.
Ces brutalités sont contre-productives. L’identité judéo-chrétienne de la France se réveille et se consolide à mesure qu’elle est contestée. La « génération Jean-Paul II » reste un puissant moteur de la Manif pour tous et de ses déclinaisons. Les thèmes portés (les valeurs, la famille, la filiation, l’écologie, etc.) sont ceux d’une civilisation contestée par les ayatollahs de la laïcité et les exaltés de la soumission à Dieu. Quand le GOF annonce, cette semaine, son soutien à l’initiative de Najat Vallaud-Belkacem pour introduire une « morale laïque » à l’École, tout en prônant la stricte séparation de la République et des cultes, il ne se rend pas compte qu’il est lui-même devenu une Église faisant corps avec l’État. C’est Vincent Peillon, ancien ministre de l’Éducation, qui voulait faire de l’école « une nouvelle Église » destinée à structurer « l’homme nouveau ». Il est l’initiateur de ces futurs cours de morale sur le « vivre ensemble » dont 0 est permis de douter de la neutralité.
Réponse de Daniel Keller dans le Figaro du 18 décembre 2014 :