La santé, bien commun, un nouveau défi pour l’Europe !
Communiqué de la commission Europe de la Fédération française LE DROIT HUMAIN
Une Europe de la santé est une nécessité, tel est l’enseignement que nous pouvons tirer de cette pandémie. Or la santé n’est pas une compétence de l’Union européenne, mais des États. Au début de la crise sanitaire, chaque État a élaboré sa propre stratégie. Très vite, il s’est avéré que l’Union européenne était la seule dimension pertinente pour relever le défi du Coronavirus. Mais elle n’a ni moyens, ni expérience, ni administration adéquate. De plus, elle doit sans cesse justifier de ses décisions auprès des 27 États membres, surmonter leurs divisions et leurs tentations nationalistes en matière sanitaire. Malgré cela, l’Union européenne a pris quelques initiatives et a tenté de coordonner les efforts des États. A leur demande elle a négocié l’achat des vaccins à moindre coût tout en maintenant un principe de solidarité avec d’autres pays tiers. Dans le même temps, mieux organisés et surtout plus unis, la Chine, l’Inde, les États-Unis voire la Russie, ont développé des stratégies sanitaires fortes et cohérentes qui en font de redoutables armes géopolitiques.
Cette pandémie montre qu’il n’est d’autre choix que de construire une Europe de la santé conforme à ses valeurs humanistes. C’est pourquoi, les Francs-Maçons de la Commission Europe de la Fédération française du DROIT HUMAIN appellent à considérer la santé comme un BIEN COMMUN UNIVERSEL et font les propositions suivantes…
– Mutualiser les moyens de la Recherche publique des états-membres consacrés à la santé.
La Recherche publique est la seule à même de considérer la santé comme un BIEN COMMUN UNIVERSEL.
– Relocaliser le plus possible la production de médicaments et de matériel médical.
Après les avoir sacrifiés, l’Union européenne doit rétablir son autonomie et retrouver sa souveraineté en ces domaines. Car d’autres pandémies viendront. Cette production industrielle, génératrice d’emplois, devra respecter les valeurs européennes (1), et les principes de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.
– Renforcer la solidarité envers les Pays et pour tous les êtres humains.
L’Union européenne se doit de faciliter l’accès aux soins, aux vaccins, aux médicaments, dans les pays les moins dotés. Les initiatives déjà prises par COVAX (2) peuvent être amplifiées. Des moyens attribués de manière équitable pour supprimer tout foyer infectieux ailleurs dans le monde et éviter ainsi que les pandémies ne s’installent et ne se propagent durablement.
– Instaurer une représentation de l’Union européenne en tant que telle, à la gouvernance de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et à son Conseil exécutif.
L’Union européenne aurait plus de poids pour faire respecter les valeurs humanistes et humanitaires définies lors de la création de l’OMS : « droit à la santé, à l’alimentation, à l’accès à l’eau potable, à l’éducation à la santé, à la santé de la mère et de l’enfant, à la vaccination, au contrôle des épidémies et pandémies, aux soins médicaux courants et à l’accès au matériel médical… »
Bien que certaines voix appellent à un Traité international sur la santé (3), l’Europe se doit d’avoir sa propre politique.
En effet les propositions ci-dessus, permettraient à l’Union européenne de prendre toute sa place et d’offrir à l’humanité un modèle de développement respectueux de la santé des êtres humains en interaction avec leur environnement. Sinon, les autres grandes puissances imposeront au monde leur domination à travers leur politique de santé et leurs normes.
La Commission Europe de la FFDH 08/04/2021
(1) Préambule de la Charte des droits fondamentaux de l’UE : l’Union se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignité humaine, de liberté, d’égalité et de solidarité ; elle repose sur le principe de la démocratie et le principe de l’État de droit. Elle place la personne au cœur de son action en instituant la citoyenneté de l’Union et en créant un espace de liberté, de sécurité et de justice. […]».
(2) COVAX : plan d’attribution des vaccins contre la Covid-19, est une initiative qui concerne l’attribution des vaccins à l’échelle mondiale. Codirigé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Alliance du Vaccin (Gavi) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), COVAX mobilise des fonds auprès des pays adhérents afin de soutenir la recherche, le développement et la fabrication d’un large éventail de vaccins contre la Covid-19, et en négocie les prix.
(3) Tribune publiée dans le journal Le Monde en date du 31 mars 2021 : vingt-quatre chefs d’États et de gouvernement et le directeur de l’OMS : « La Covid-19 met en évidence la nécessité d’un nouveau traité international sur la préparation et la riposte aux pandémies ».