Droit Humain – Communiqué pour commémorer les 170 ans de l’abolition de l’esclavage
Au nom du Peuple Français, Le Gouvernement provisoire,
Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre-arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain « Liberté – Égalité – Fraternité »
Article Ier
L’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles. À partir de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres, seront interdits. […]
Décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, 27 avril 1848
L’esclavage est aussi ancien que les sociétés humaines. Dès lors qu’il y avait des vaincus, hommes, femmes et enfants, ces butins de guerre, devenaient des esclaves destinés aux travaux pénibles et soumis totalement au vouloir, y compris sexuel, et à l’arbitraire de leurs vainqueurs.
L’être libre devenait une marchandise.
Un demi-siècle après la première abolition de l’esclavage par la Révolution française le 4 février 1794 (rétabli sous le Consulat par Napoléon BONAPARTE), Victor Schœlcher, à la suite de la Révolution de 1848 et de la proclamation de la Seconde République, fut le maître d’œuvre du décret précité mettant en France un terme légal à ces pratiques inhumaines en contradiction avec les valeurs que le Siècle des Lumières portait en son sein.
Franc-maçon, sous-secrétaire d’État chargé des colonies et président de la commission de rédaction des décrets de l’abolition, Victor Schœlcher, met fin à des siècles d’une pratique particulièrement inhumaine, l’esclavage, consistant à « chosifier » l’être humain pour en assurer la propriété à un maître.
L’histoire de l’esclavage montre bien, depuis le VIème siècle avant notre ère et le cylindre de Cyrus, quelques actes de libérations d’esclaves, d’adoucissement de leur traitement, de conditions de libération… Mais, dès le Haut Moyen-Age, la traite arabique s’intensifie. En 1 000 ans, elle concernera 10 millions d’êtres humains arrachés de force à leur pays. De l’autre côté de l’Afrique, le commerce triangulaire déportera environ 11 millions d’hommes, femmes et enfants vers les îles et le continent américain, s’appuyant sur une économie de prédation.
Il faudra attendre le XVIIIème siècle pour que des courants de pensée philosophiques et des sociétés philanthropiques diffusent l’idée de l’abolition alors que dans la même période les révoltes d’esclaves se développent : pensons à la révolution haïtienne.
Les législations définitives d’abolition de l’esclavage s’échelonnent de 1335 (en Suède) à 1970. Certains pays ont promulgué des lois d’abolition, dont les décrets d’application n’ont jamais été signés. Presque tous les pays ont une législation proscrivant l’esclavage. Pour autant, l’esclavage perdure, notamment en Mauritanie, en Libye, dans la Péninsule arabique, au Pakistan, dans le sous-continent indien, sans y être sérieusement réprimé. On le retrouve encore dans de nombreux pays sous des formes dissimulées. L’ONU estime que 40 millions de personnes dans le monde sont victimes de cet esclavage moderne. Les principales formes contemporaines sont l’esclavage pour dettes, le travail forcé, l’esclavage sexuel, le mariage forcé, l’esclavage traditionnel et le travail exorbitant des enfants. La traite des êtres humains est, hélas, très lucrative pour les trafiquants.
En France, cette nouvelle servitude se retrouve dans l’esclavage domestique, les ateliers clandestins, la mendicité imposée et la prostitution forcée qui déshumanise l’être humain.
Pour les Francs-maçons du DROIT HUMAIN, une telle agression envers la dignité humaine et l’égalité, fondements de notre Ordre et de nos engagements, est insupportable. Ardents défenseurs des droits humains, ils soutiennent, selon leur choix personnel, les organismes qui luttent contre ce fléau.
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ORDRE MAÇONNIQUE MIXTE INTERNATIONAL LE DROIT HUMAIN