La réforme de la prise en charge de la « Dépendance » devait être un grand chantier du quinquennat tant les attentes des élus, des collectivités, des associations et, surtout, des personnes âgées en situation d’incapacité, et de leurs familles, étaient légitimes et demandaient une réponse urgente. Pourtant, malgré les très nombreuses rencontres avec les partenaires concernés au niveau de l’Etat, des régions et des départements, malgré de nombreuses études et missions parlementaires, et malgré des déclarations officielles laissant présager une amorce de solution, le gouvernement a repoussé « sine die » toute réforme.
Pourquoi ? Ni le prétexte de la crise financière et économique, ni le manque d’analyses invoqué ne nous paraissent crédibles.
Les besoins générés par les situations de handicap et d’incapacité, quel que soit l’âge, restent mal couverts. Les dispositifs qui y répondent sont éclatés entre de multiples acteurs, ce qui les rend illisibles et inefficaces, ce qui laisse à la charge des personnes en situation d’incapacité notamment les plus âgées des sommes de plus en plus élevées, et une charge de travail croissante pour les familles.
La souscription d’une assurance individuelle obligatoire n’est pas de nature à compenser les besoins d’aide, d’après l’avis même du gouvernement. Le respect de la dignité des personnes atteintes impose une réponse financière basée massivement sur la solidarité nationale.
Le maintien de la barrière d’âge (60 ans) amène à une discrimination par l’âge dans la compensation des besoins générés par la perte d’autonomie pour l’accomplissement des activités essentielles de la vie quotidienne, avec un montant d’allocations pouvant varier de plus d’un, avec l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à 60ans et au-delà, à sept, avec la prestation de compensation du handicap (PCH) avant 60 ans.
Ce dispositif est une injustice et une discrimination par l’âge contraires aux règles d’égalité de droits de notre République, même si les réponses à mettre en œuvre, en dehors de la compensation, ne sont pas de même nature. Il est une régression sociale par rapport à la période où la prestation de compensation était indépendante de l’âge.
Nous vous demandons de vous engager à créer un DROIT UNIVERSEL D’AIDE A L’AUTONOMIE sans distinction d’âge, financé essentiellement par la solidarité nationale.
Les citoyens de notre Nation souhaitent débattre d’un nouveau contrat social, car il ne s’agit pas d’une simple mesure financière mais bien d’une réforme plus globale touchant également la gouvernance du dispositif d’aide et de soins.
Les membres du collectif, signataires de ce texte, attendent votre réponse.