Suite aux «propos ignominieux» sur les juifs, tenus lors des universités d’été du mouvement CIVITAS, le journal Le Figaro dresse un portait de ce mouvement avec bien entendu une partie consacrée à l’anti-maçonnisme :
EXTRAITS DE : Civitas, un mouvement catholique intégriste menacé de dissolution – ARTICLE DU 06 aout 2023
«Discours anti-maçonnique et complotiste»
Année après année, Civitas se radicalise, en devenant un parti politique pour les élections législatives de 2017 – durant lesquelles il obtiendra très peu de voix – , puis en assumant sa «guerre contre la séparation des cultes et de l’État et le mondialisme», d’après Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la fondation Jean Jaurès, interrogé par BFMTV. Ce qui est au commencement une «organisation catholique intégriste» devient une «mouvance agrégeant à elle un discours complotiste et antimaçonnique», indique au Figaro le spécialiste du complotisme Tristan Mendès-France. Civitas a d’abord «bénéficié du moment Covid pour augmenter sa visibilité, en se rapprochant de figures covido-sceptiques comme Alexandra Henrion-Claude», mise à l’honneur en 2021 dans la revue trimestrielle de Civitas.
Les membres de Civitas, galvanisés par ce magazine qui dénonce une «plandémie satanique», selon La Croix , manifestent alors devant des vaccinodromes pour lutter contre les mesures sanitaires, comme à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), le 2 mai 2021. Lors de son université d’été la même année, Civitas avait pour mot d’ordre de «démasquer» la «tyrannie mondialiste», symbolisée par la «dictature sanitaire» et Alain Escada prônait, pour ce faire, la «désobéissance civile massive», d’après Charlie Hebdo . Dans des tracts distribués en Belgique, d’où est originaire Alain Escada, Civitas affirmait que les vaccins étaient en fait des injections géniques, rappelle dans un billet l’Union nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu victimes de sectes (Unadfi). Puis, dans une longue vidéo datant de l’année dernière, le même Pierre Hillard, aujourd’hui à l’origine de la saillie de Gérald Darmanin, dénonçait lors d’une conférence le «nouvel ordre mondial», le QR Code, les médias traditionnels…
Dans la continuité, la revue du groupe de juin 2022 titrait sa une sur la «franc-maçonnerie, cette nuisance occulte». L’éditorial du journal, écrit par Alain Escada, «rappelle que la franc-maçonnerie est une ennemie viscérale de l’Église catholique et qu’elle poursuit inlassablement et méthodiquement son projet de détruire l’ordre chrétien en organisant le démantèlement des familles et des nations», peut-on lire.
Au regard de ces multiples controverses, Tristan Mendès France estime «tardive» cette «focalisation» sur Civitas. «La justice aurait dû s’emparer plus tôt des différents dérapages qui ont essaimé le parcours de cette organisation, qui ne cesse de grandir depuis vingt ans», continue-t-il, espérant que le ministère de l’Intérieur puisse «constituer un dossier suffisamment solide pour dissoudre Civitas». Si Gérald Darmanin y arrive, Civitas rejoindra la longue liste des groupuscules visés par une procédure de dissolution ces dernières années, à l’instar du Collectif contre l’islamophobie en France, Baraka City, Zouaves Paris, Génération Identitaire ou le Bloc Lorrain. Sollicité par l’AFP sur cette procédure de dissolution, le président de Civitas, Alain Escada, n’avait pas donné de réponse lundi soir.