Ce numéro des « Chroniques d’Histoire Maçonnique » n° 92 (Automne-Hiver 2023) : Être franc-maçon et musulman au tournant des XIXe et XXe siècles, est composé de l’habituel avant-propos du Comité de rédaction et d’un dossier comportant 1 seul article.
Être franc-maçon et musulman au tournant des XIXe et XXe siècles
Chroniques d’histoire maçonnique
Automne-Hiver 2023, N° 92. Revue publiée par l’Institut D’Études et de Recherches Maçonniques, 94 pages
DOSSIER
Allal Ould Abdi, français musulman d’Algérie, membre d’une loge d’Oran et premier musulman élu au Conseil de l’Ordre au Grand Orient de France (Jean-Luc Le Bras)
Dans le renouvellement actuel de la recherche sur l’histoire de la franc-maçonnerie, il est possible de voir la place croissante occupée par les études sur les loges fondées par le Grand Orient de France au-delà des frontières de l’hexagone. Dans ce contexte historiographique renouvelé, on remarque aussi l’intérêt que porte ces études à la question, il est vrai central du point de vue d’une sociabilité faisant de l’universalisme l’une de ses valeurs cardinales, des relations entre la franc-maçonnerie et les élites colonisées qui étaient souvent porteuses d’appartenances religieuses différentes du christianisme, cadre originel dans lequel avait émergé la sociabilité maçonnique. Ce constat était une opportunité pour consacrer l’essentiel de ce numéro à l’étude de la carrière maçonnique d’Allal Ould Abdi (1856-1908) qui, initié au sein de l’Union Africaine à l’Orient d’Oran (Afrique), fut le premier franc-maçon musulman élu au Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France. À la suite de cette étude que l’on doit à Jean-Luc Le Bras, on retiendra la difficulté des loges du Grand Orient à concrétiser l’idéal proclamé par les fondateurs de l‘Union Africaine en 1834 de « propager la civilisation et les idées françaises en Afrique à éclairer et à instruire même les Arabes, et former avec eux une sorte d’union et de famille pour en faire un nouveau peuple français ».