CELLE QUI DOIT VENIR
de Jean Robin (Editions Dervy – avril 2021)
Le dernier détenteur du Sârâph, un grimoire de haute magie ouvrant des portes interdites, a été assassiné. Un ex-commissaire, délicieusement old school, recherche le coupable au fil d’une errance nostalgique éclairée de présences féminines étrangères aux conventions bourgeoises…
Ce roman picaresque, porté par un souffle puissant dont l’humour n’est jamais absent, nous entraîne dans un fascinant jeu de miroirs entre les années précédant la Révolution de 1789 et notre société crépusculaire. Celle-ci veut retenir dans son enfer un jeune apprenti financier, mais des personnages légendaires et immortels – le Juif errant et Cagliostro –, qui traversent les siècles en veillant sur le Sârâph, transforment son parcours chaotique en une quête initiatique.
L’intrigue policière s’achève alors sur une eschatologie furieusement hétérodoxe, sous les auspices du « Féminin sacré » incarné par Celle qui doit venir, que certains kabbalistes appellent « la Désirée des Nations ». Et si, sous le voile chatoyant de la fiction, cette anticipation nous disait la réalité de demain ?