X

CAMILLE CHARVET NEE KAHN – RESITANTE ET FRANC-MACONNE

Source initiale : Biographie de Camille Charvet, biographie rédigée par Catherine Monjanel et parue, le 18 avril 2017, sur le site du Cercle d’ étude de la Déportation et de la Shoah. www. cercleshoah.org sous le numéro 601. 

L’édition régionale Bourgogne Franche Comté de France 3 a publié un article sur le parcours d’une femme engagée, résistante et franc-maçon, Camille Charvet née Kahn à Besançon en 1881 et décédée à Birkenau 1943 :

L’incroyable histoire de Camille Charvet Kahn, professeure à Besançon et chef du service de renseignements dans la résistance… et de celles qui veulent faire vivre sa mémoire


Avant de découvrir des extraits de ce reportage voici le parcours et l’ engagement maçonnique de Camille Charvet née Kahn


Outre ses engagements associatifs un autre, plus spirituel, l’attire : la Franc-maçonnerie. En l’occurrence le Droit Humain, seule obédience qui, à l’époque, accepte les femmes. Il est tout à fait vraisemblable qu’au cours de ses divers engagements, elle ait connu des Francs-Maçons et que l’envie de les rejoindre lui soit venue afin de partager cette connaissance spirituelle et symbolique, qui ne pouvait que trouver écho à la sensibilité si fine de Camille Charvet. De plus, la mixité sociale, la fraternité affichée et pratiquée, l’égalité entre tous les maçons ne pouvaient que la séduire. Elle est donc initiée le 2 mars 1907 à Rouen, passe ses grades de compagnon et maître en mai 1909 à Clermont-Ferrand où elle fréquente la loge locale.

Lors de son retour définitif en 1918 à Besançon elle ne peut s’affilier à un atelier maçonnique car le Droit Humain n’est pas implanté dans cette région. Malgré la distance, elle s’inscrit à la loge Lyonnaise « Évolution-Concorde ». Elle respecte ainsi le serment d’assiduité qu’elle a prêté. Enfin, en 1928 elle créé un atelier du Droit humain à Besançon qui s’intitule « Déméter ». Elle y prend des responsabilités puisqu’elle la préside en 1938. Sa fille Jeanne-Hélène y est initiée en 1932.

Dans l’entre deux-guerres le Droit Humain est une jeune obédience qui a besoin de se développer. Camille Charvet s’investit pour le rayonnement de l’Ordre. Elle donne des conférences ici et là, crée un atelier à Lyon. Lors de la Xe rencontre maçonnique internationale fin juin 1930 à Besançon, rencontre qui réunit des Maçons français et allemands, pour beaucoup anciens combattants de la Grande guerre, elle met ses talents d’oratrice au service du congrès, d’oratrice et de traductrice car elle prononce un discours aussi habilement dans les deux langues, étant parfaitement bilingue.

Son parcours maçonnique personnel indique qu’elle travaille beaucoup dans ses ateliers. Elle présente des « planches »  sur des sujets divers, tant sociétaux que symboliques. Elle accepte des postes de responsabilités au sein de la fédération française du Droit Humain. Elle n’est pas femme à prendre ses engagements à la légère !


Camille Charvet Khan, morte en déportation à Auschwitz. • © Sarah Rebouh – France Télévisions

Extraits de L’incroyable histoire de Camille Charvet Kahn, professeure à Besançon et chef du service de renseignements dans la résistance… et de celles qui veulent faire vivre sa mémoire

Connaissez-vous Camille Charvet Kahn ? Cette femme à la vie et à l’engagement extraordinaires est peu connue en Franche-Comté. Elle a pourtant joué un rôle décisif dans la résistance face à l’Allemagne nazie, mais pas que… Nous avons rencontré Claude, son arrière petite-fille, ainsi que celles qui souhaitent faire vivre sa mémoire.

Mercredi 13 octobre, la rencontre et la remise de précieux documents auxquelles j’ai pu assister avaient quelque chose de très solennel et surtout très émouvant. Claude Vitorge et Luc, son mari, patientaient gentiment devant l’ancienne école de la rue Ronchaux, à Besançon, en compagnie de Sarah Froment, jeune scénariste Franc-Comtoise, lorsque je suis arrivée. Présentation faites, je découvre progressivement l’histoire de Camille Charvet Kahn, dont j’ignorais tout avant ce jour.

Evidemment, je m’étais renseignée un peu avant de venir en faisant quelques recherches sur internet. En tombant sur l’article de Catherine Monjanel retraçant le parcours de Camille Charvet, née Kahn, j’ai tout de suite pensé que cette femme et son incroyable engagement devaient être connus du plus grand nombre. Même la célèbre encyclopédie en ligne Wikipédia ne lui dédie pas une page… 

Cet après-midi là, dans les mains de Claude, une petite dame souriante et dynamique, se trouvent plusieurs pochettes remplis de trésors de famille, qu’elle s’apprête à remettre à Vincent Briand, directeur du Musée de la Résistance et de la Déportation à Besançon et Aurélie Cousin, assistante de conservation. Nous sommes rejoints par Aline Chassagne, adjointe à la Culture à la Ville de Besançon. Pourquoi tant de protagonistes à cette rencontre ? Peu à peu, au fil des discussions, je comprends les liens qui relie toutes ces personnes. 


A.S.: