C’EST LA NOUVELLE MAÇONNIQUE « 6022 »
Traditionnellement, les maçons utilisent, dans leurs actes et leurs correspondances, l’ère maçonnique. Celle-ci varie selon les rites et les obédiences.
Un de nos mythes fondateurs fait remonter l’origine de la Maçonnerie à la création du monde selon la tradition de la Genèse.
“ Année du Monde 1, 4003 avant J.C.,
ADAM, notre premier ancêtre, créé à l’image de Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, dut avoir les Sciences libérales, particulièrement la Géométrie, inscrites dans son cœur, car depuis la chute même, nous trouvons ces principes [inscrits] dans le cœur de ses descendants, lesquels principes, au cours des temps, ont été exposés […]”
Constitutions d’Anderson – Histoire
D’une façon générale, les loges anglo-saxonnes, françaises et allemandes utilisent « l‘Année de la Vraie Lumière » ou l’Anno Lucis pour faire remonter symboliquement l’origine de la Maçonnerie à la création du monde selon tradition biblique.
L’Année de la Vraie Lumière — Anno Lucis en latin — serait due à James Usher, prélat anglican né en 1580 à Dublin, qui utilisait une chronologie censée débuter avec la création du monde selon la Genèse, estimée à 4000 av. J.-C. Il pensait ainsi fonder une échelle de temps absolue.
Le pasteur Anderson l’a préconisée dans ses Constitutions de 1723 pour affirmer symboliquement l’universalité de la maçonnerie en adoptant une chronologie supposée indépendante des particularismes religieux, à tout le moins dans le contexte britannique de l’époque.
L’année maçonnique a la même longueur que l’année grégorienne mais débute le 1er mars. Elle prend alors le millésime de celle-ci, augmenté de 4000.
Il convient donc, pour obtenir la « date maçonniqu » d’ajouter 4000 ans à la date calendaire ou « ère vulgaire ». Traditionnellement, en France on utilise le calendrier julien faisant commencer l’année en mars. L’emploi des mois hébraïques est aujourd’hui sorti d’usage (sauf parfois au Rite Ecossais), mais on n’emploie pas les noms des mois courant, mais seulement leurs quantièmes.
Source : Vocabulaire de l’apprenti franc-maçon : Savoir, comprendre, transmettre – Solange Sudarskis – Editions de La Hutte, 2012
Exemple : le 15 février 1973 est le quinzième jour du douzième mois de l’année 5972 Année la Vraie Lumière.
Sur les documents remis au nouveau frère ou au promu la date est écrite selon deux systèmes ; l’un est en accord avec le calendrier utilisé dans le pays, l’autre date est en relation avec un calendrier maçonnique.
L’année ordinaire du calendrier, appelée année de l’ère vulgaire, démarre à la date supposée de la naissance du Christ, et ainsi nous parlons de l’année du seigneur ou Anno Domini dont l’abréviation est A.D.
N.B. l’expression a.n.e. (avant notre ère) que vous trouverez plus bas, fait référence à notre calendrier. Il est incorrect de citer des dates en prenant comme référence Jésus-Christ, puisqu’il y a eu une erreur fondamentale pour fixer la date de sa naissance. Il est reconnu par l’Église, (Bible de Jérusalem, édition du Cerf) que Jésus est né au moins 5 ans avant notre ère et certains historiens vont même jusqu’à dater cette naissance 15 ans a.n.e, en se basant sur les événements réels relatés par la chronologie romaine. (Voyez le livre : Les mystères de la nativité chrétienne de Henri Blanquart; éd. Le Léopard d’Or).
Anno Lucis, dont les abréviations sont « A.L. » et parfois A .*. L .*., ou l’année maçonnique est citée dans les constitutions d’Anderson de 1723. Le maçon parvient à cette datation en ajoutant au calendrier occidental et chrétien 4000 ans, cela représenterait le nombre d’années qui se seraient écoulées depuis la naissance d’Adam et donc la création du monde ! La franc-maçonnerie utilise ce système et les documents venus de la Grande Loge Unie d’Angleterre portent : « In testimony whereof I have hereunto subscribed my Name and affixed the Seal of the Grand Lodge at XXX this … day of A L 5997, A. D. 1997. » Il est fort probable que les compilateurs, dont James Anderson, qui ont tracé les fondements de la Maçonnerie moderne, se sont inspirés des travaux disponibles à l’époque ; et plus particulièrement de ceux de l’archevêque James Usher, qui écrivit entre autres un ouvrage, la « Chronologie sacrée » (Annales veteris et novi Testamenti, datant de 1650-1654), contenant une histoire du monde basée sur la Genèse. Selon les différents calculs des auteurs, la création d’Adam daterait, pour James Usher (1580-1656) – plus connu sous son nom latin d’Usserius – de l’an 4004 avant J.C.; et pour Stephen Hales (1677-1761), naturaliste et physicien anglais, elle daterait de 5411 avant J.C.
Lorsque lord Blayney crée le » Supreme Grand Royal Arch of the G. E. C. or Fourth Degree for the year 5771″- that is, 1767 plus 4004 ; il utilise l’année lumière en ajoutant 4004 ce qui est également le cas pour un degré du rite de Misraïm.
Au grade de Royal Arch, la date de départ du calendrier est celle de la reconstruction du Temple par Zorobabel qui est fixée à 530 a.n.e. et s’appelle Anno Inventionis (A I). Au grade de Royal et Select Master du Rite d’York, la date de départ est la dédicace du Temple de Salomon, fixée en 1000 a.n.e. et s’appelle Anno Depositionis (A D).
Pour la maçonnerie bleue, l’année maçonnique commencerait en mars il y a 4000 ans. Certains commencent au 1er mars, d’autres à l’équinoxe; ils suivent ainsi, le système de l’astrologie traditionnelle. Une tendance semble se préparer au sein de la Grande Loge de France, c’est de commencer l’année selon l’année des cotisations, donc l’année maçonnique commencerait en juin puisque les cotisations sont exigées à partir de juin !
Autre précision, selon les règlements généraux de la grande loge de France, l’année commence avec l’installation du grand maître !
En Belgique, l’année maçonnique commence son calendrier au 1er mars, suivant le calendrier julien : le septième mois est ainsi septembre, le huitième octobre, le neuvième novembre et le dixième décembre, ce qui correspond à l’étymologie originale.
Il ne convient pas de conserver les noms des mois, ni les noms des jours de la semaine : on écrira par conséquent : le troisième jour du onzième mois de l’année de la Vraie Lumière 6000, par exemple, ce qui correspondra au 3 janvier 2001. On l’écrit généralement : le 3e j:. du 11e m:. de l’A:.L:. 6000.
La chronologie juive est parfois utilisée dans certains « Hauts Grades » par les Maçons Écossais. Ceux-ci utilisent également la notation hébraïque pour les mois, et font commencer l’année au mois Tichri qui se situe en septembre ou octobre et est le premier mois de l’année hébraïque (voyez ci-dessous et l’annexe n° 11 du dictionnaire maçonnique de Roger Richard, Dervy 1999). Cette chronologie juive s’appelle Anno Hébraïco (A H) ou Anno Mundi. En l’année 344 de notre ère, les hébreux ont fixé le commencement du monde à 216 cycles de l’astronome grec Méton, (5ème siècle a.n.e.). Ce cycle comprend 235 lunaisons, et ainsi, le début de la chronologie fut repoussé de 4104 ans, soit de 3760 ans avant notre calendrier (jusqu’en septembre) ou 3761 ans après septembre.
Les mois sont :
1 Tishri – 2 Heshvan – 3 Chislev – 4 Teveèd – 5 Shevat – 6 Avat – 7 Nisàn – 8 Ijjàr – 9 Sivan – 10 Tammuz – 11 Av – 12 Elùl.
Aux degrés templiers, on compte les années depuis la date de la création de l’Ordre du Temple (1118 E V) et l’année s’appelle l’Anno Ordinis (A O) ou, plus généralement, depuis le 1er mars 1314 E V qui rappelle la mort de Jacques de Molay, dernier Grand Maître, qui fut brûlé le 11 ou le 19 mars 1314 suivant les chroniqueurs. L’année de l’Ordre se calcule donc en diminuant de 1313 le millésime du calendrier grégorien et en retranchant deux mois.
Source : http://www.esoforums.com/esowiki/index.php?title=Calendrier_Ma%C3%A7onnique