MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 131
1740 – Avez-vous dit : Écossais d’Écosse ?…
Il faut bien se rendre à l’évidence : si l’Écosse a pu jouer un rôle dans la préservation de la Maçonnerie opérative de l’époque post-médiévale, ou préserver des documents la concernant, elle n’a pris aucune part dans le développement de grades ou de rites dits « écossais ».
Que, selon James Anderson, « les rois d’Écosse aient beaucoup encouragé l’Art Royal depuis les temps les plus reculés », ou que, d’après André-Michel, chevalier de Ramsay, les croisés, à leur retour de Palestine, « aient créé une étroite alliance avec les Écossais », ne modifie en aucune façon la réalité des faits.
L’Écossisme n’est pas « écossais ».
Rappelons à ce propos l’opinion émise par Robert Stratheam Lindsay, qui fut en son temps grand secrétaire général du Suprême Conseil d’Écosse :
« L’Écosse n’étant pas le berceau ni des grades du rite, ni du rite en tant que système, d’où vient que ce dernier ait été qualifié « d’Écossais » ? La réponse est que vingt-cinq de ses grades ont été empruntés à un type français de Maçonnerie des « Hauts Grades », apparu seulement en France au milieu du XVIIIe siècle et qui, à sa naissance, invoqua son antiquité pour justifier ses prétentions.
« Conséquemment, il fut prétendu que ces hauts grades étaient parvenus en France par l’Écosse, ce pourquoi ils furent dénommés familièrement « écossais ».
« Les huit autres grades du rite, qui lui ont été incorporés dans l’hémisphère occidental, furent tirés de sources variées, toutes familières en cette région, et comme ceux qui élaborèrent le rite les jugeaient convenables pour y figurer à côté des vingt-cinq grades écossais français, ce dernier fut étiqueté pour indiquer le type de sa Maçonnerie. »
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© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
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Tout à fait. C’est Ramsay qui intitula son système « écossais » (Cf Thory). Et il fut repris avec sa mythologie templière dans les 25 « grades de perfection » du « conseil des empereur d’occident et d’orient » en 1762.