A cet effet, il propose soit l’autorégulation soit une une loi imposant à toute personne qui occupe une fonction publique de se déporter sur quelqu’un d’autre lorsqu’elle est en conflit d’intérêts ou lorsqu’une situation risque de limiter son indépendance, ou même l’apparence d’indépendance.
René Ricol est expert comptable, commissaire aux comptes, et commissaire général à l’investissement, chargé de veiller aux 35 milliards de l’emprunt national sous l’autorité du Premier ministre
Extrait : Vous appelez les maçons français à la transparence. Pourquoi ?
– La question qui se pose est assez simple. La maçonnerie cultive le secret, ce qui ouvre la porte à toutes les manipulations et à toutes les désinformations. Quand quelque chose de bizarre, de louche, d’incompréhensible se passe dans ce pays, on dit : « Ce sont les francs-macs. » Et personne ne peut vérifier puisque le secret est la règle. Cela crée un écran de fumée qui cache peut-être des malversations plus graves, voire un réseau mafieux dans lequel les francs-maçons ne sont pas en cause. Il y a aussi des gens dont on dit qu’ils sont maçons sans qu’ils le soient. Je sais ce que c’est, cela m’est arrivé !
Que préconisez-vous donc ?
– La France a deux voies possibles et complémentaires. La première s’appelle l’autorégulation. C’est une transparence à l’américaine : les maçons disent eux-mêmes qu’ils appartiennent à telle ou telle loge. L’autre voie, plus large, prendrait la forme d’une loi imposant à toute personne qui occupe une fonction publique de se déporter sur quelqu’un d’autre lorsqu’elle est en conflit d’intérêts ou lorsqu’une situation risque de limiter son indépendance, ou même l’apparence d’indépendance. Certains pays – l’Italie et le Royaume-Uni – se sont déjà occupés de ce problème. En Angleterre, il a été demandé aux magistrats et aux fonctionnaires de police de déclarer leur appartenance à la maçonnerie. En Italie, être magistrat et franc-maçon a été jugé incompatible. La Cour européenne des Droits de l’Homme a toutefois fixé des limites en remettant en question, en 2007, une loi adoptée par une région italienne qui imposait à chaque candidat à un poste public de déclarer son appartenance à la maçonnerie. Cela a été jugé discriminatoire. Il faut donc tenir compte de cette jurisprudence.
Consulter l’intégralité de l’article « Francs-maçons, bas les masques !«