X

ALCHIMIE MACONNIQUE


A quoi sert l’Alchimie ? L’alchimie sert à séparer le vrai du faux.
Paracelse

Dès son entrée au Cabinet de Réflexion, au moment de son initiation, le Franc-Maçon constate un lien fort avec la symbolique de la science alchimique et, avec le début de la construction de son Temple personnel, il se découvrira comme alchimiste, se retrouver à changer le monde qui l’entoure et à se transformer intérieurement.

Souvent, en discutant avec de jeunes Frères, on me demande pourquoi les alchimistes ne parlent pas clairement et pourquoi ils utilisent un langage incompréhensible pour la plupart ou qui peut facilement être mal interprété.

Ces questions me font sourire, pas en signe de moquerie bien sûr, tout simplement parce que le manque de connaissances conduit inévitablement à des déductions superficielles et apparemment idiotes.

Les alchimistes visaient l’homme et sa perfection spirituelle, pour eux la croissance intérieure ne peut être objectivée, exportée, transmise, mais doit être suscitée chez celui qui est prêt ou « rassasié », comme le disait Socrate à son disciple Théétète.

De même, Jésus de Nazareth, se référant à la multitude de ceux qui l’écoutaient, dit à ses disciples :

Je leur parle en paraboles.

C’est toujours:

Que ceux qui ont des oreilles entendent.

Ô

Ne donnez pas de perles aux cochons, car ils pourraient se retourner contre vous.

Les études de textes alchimiques ont permis de découvrir deux types de disciplines, la physique et la spirituelle, cette dernière étant considérée comme le véritable objectif. En ce sens, la première n’est rien d’autre que la métaphore pour indiquer le véritable objectif : la transmutation de l’impur en pur, du négatif en positif, de la matière en esprit.

Les métaux, mais aussi les étoiles et les viscères étaient liés aux qualités morales de l’individu : le plomb correspondait à l’imperfection maximale de la matière et aussi de la moralité ; l’or s’accordait parfaitement.

Le parallélisme entre la transmutation du plomb, le métal le plus vil, en or, le métal parfait, devient ainsi clair, avec l’accomplissement spirituel de l’état de grâce originel de l’homme.

Ceux qui n’ont saisi que l’aspect physique de l’alchimie sont, au mieux, devenus des experts chimistes et expérimentateurs, mais beaucoup se sont perdus derrière l’idée de richesse et de pouvoir.

Ceux qui ont suivi le chemin de l’esprit par soif de pouvoir ont échoué. Cependant, ceux qui l’ont entrepris inspiré par la connaissance et la bonté se sont élevés, réussissant à dominer leurs passions, devenant maîtres de leur propre corps et de leur nature, non pas pour acquérir le pouvoir, mais dans la conviction qu’en se sacrifiant à la connaissance, ils auraient fait le bien de l’humanité.

Et n’est-ce pas exactement ce qui arrive à beaucoup de Frères ?

Combien d’entre eux se sont perdus, sont restés « plombés », croyant que la franc-maçonnerie pouvait changer « comme par magie » leur vie profane ?

Mais combien sont devenus « l’or », l’espèce la plus précieuse et la plus brillante ? Combien ont fait de leur vie un chef-d’œuvre ?

Dans le terme « Al-Kimia », le préfixe « Al » a le sens d’Être Suprême ; étymologiquement, l’alchimie est donc la science divine, qui conduit l’homme de bonne volonté à éveiller en lui l’étincelle divine en se plaçant, comme le soutenait Spinoza, du point de vue de Dieu.

L’alchimie représente donc une voie de mise en œuvre du potentiel spirituel.

Les alchimistes recherchaient la pierre philosophale parce qu’ils pensaient qu’elle pouvait transformer les métaux en or et produire l’élixir de vie. Tout s’est déroulé selon un véritable rituel : il y avait sept métaux – or, argent, cuivre, étain, mercure, fer et plomb – liés aux sept étoiles – Soleil, Lune, Vénus, Jupiter, Mercure, Mars et Terre – qui, à leur tour, , ils étaient liés aux sept entrailles de l’homme et, même, aux sept notes et aux sept couleurs.

Les sept procédés étaient divisés en quatre opérations, putréfaction, calcination, distillation et sublimation, et en trois phases, dissolution, coagulation et union.

Grâce à ces sept procédés, la matière première, mélangée au soufre et au mercure et chauffée dans le four, l’Atanor, s’est progressivement transformée, en passant par différentes étapes, de 3 à 12, liées à la signification magique des nombres, caractérisée par la couleur prise. par la même matière lors de la transmutation.

Les étapes fondamentales sont :  travail en noir, dans lequel la matière se dissout en se putréfiant ;  travail blanc, au cours duquel la substance se purifie, se sublime ;   opéra rouge, qui représente l’étape finale.

Combien d’entre nous, maçons, en relisant ces passages, n’avons pas pensé aux changements qui se sont produits en nous, au mélange de nos croyances avec nos expériences, à la fusion de ce que nous étions avec ce que nous sommes devenus ?

Comme le disait Pic de la Mirandole, l’homme a la possibilité de s’élever ou de s’abaisser.

La dégénérescence de l’Alchimie maçonnique a été possible parce que la plupart des gens, la comprenant mal, n’ont pas compris sa signification spirituelle et, interprétant littéralement les formules alchimiques, l’ont ridiculisée, ou tout au long de leur vie, ont poursuivi le rêve d’une richesse facile, à la recherche de la formule qui permettrait transmuter les métaux en or.

Je conclus avec les paroles du philosophe Wittgenstein qui soutenait

Il vaut mieux garder le silence sur ce dont on ne peut pas parler

laissant la parole à ceux qui, consciemment, avec passion, détermination et beaucoup de travail sur eux-mêmes, ont décidé de transformer le plomb en or.

A.S.:

View Comments (1)

  • L'alchimie : le même langage codé pour tous.
    La grande connaissance se fait dans la grande humilité
    L'initiation se fait en chemin
    Bon courage à tous
    FRATERNITE ALCHIMIQUE