« L’Agla, ce nom ne vous dit pas grand-chose et pourtant… les musulmans lui accorde des forces mystérieuses : prévoir l’avenir, chasser le démon…
À la Renaissance, ce fut une société ésotérique, groupant les apprentis, compagnons et maîtres des Corporations du Livre : libraires, graveurs, imprimeurs, papetiers et relieurs, ainsi que les cartiers, qui fabriquèrent les premières cartes à jouer et les premiers tarots. »
Le « glyphe » de cette association était le « quatre ». Il était accompagné des marques particulière de chacun des maîtres de cette confrérie.
Ce tracé secondaire, indiquait une seconde association intérieure, à laquelle appartenait le signataire. Ainsi que l’hexagramme, ou Sceau de Salomon, le sceau planétaire de Saturne, le monogramme de Marie, désignaient une association s’occupant d’alchimie et d’hermétisme, alors que le cœur, tel que le figuraient les cartes à jouer, désignait un autre rameau, dans lequel la Mystique, et plus particulièrement celle de la Cabale, était étudiée et pratiquée.
C’est à ce dernier groupe qu’appartenait le Roi François Ier. Pour participer à ces travaux, le souverain quittait incognito son palais du Louvre, vêtu en bourgeois parisien, pour se rendre rue de l’Arbre-Sec à Lyon, chez les frères Estienne, jurés de la corporation des imprimeurs et libraires, également affiliés à l’Agla.
Dans le groupe des maîtres-papetiers, des traditions ésotériques dérivées des doctrines cathares et albigeoises étaient perpétuées. Chez les maîtres-libraires ou imprimeurs, des enseignements issus du Zohar se répandirent, dès que l’imprimerie eut bouleversé le monde des enlumineurs.
L’Agla initia Rabelais à ses secrets, et toutes les références ésotériques dont il a truffé son œuvre en sont des preuves manifestes.
Il connaissait la lettre G, chers aux Francs-maçons et aux alchimistes qu’il utilisa abondement dans les patronymes de ses personnages : Pantagruel, Gargantua, Gargamelle, GrandGousier, etc.
Source : GRANDE LOGE TRADITIONNELLE INITIATIQUE
AGLA par Robert Ambelain.
Mais on n’a pas assez souligné que ledit père aurait eu alors soixante-huit ans, puisque, nous l’avons vu, il était né en 1671. D’autre part, Martinez est né à Grenoble, en 1727, concluent la plupart des auteurs. Son père aurait donc dû se trouver à Londres l’année suivante. Ceci n’est pas improbable, mais néanmoins renforce notre hypothèse que le père spirituel de Martinez de Pasqually n’est pas Messire de la Tour de la Case, né à Alicante (Espagne), en 1671…
Un autre fait curieux vient encore étayer notre assertion.
Martinez de Pasqually, en ses signatures ésotériques, use de ce qu’il appelle « nos caractères ordinaires ». Parmi ces paradigmes énigmatiques, figure ce qu’on nomme le quatre de chiffre.
Et ce signe mystérieux figure fréquemment parmi les inscriptions retrouvées par Otto Rahn dans les grottes du pays d’Aude, en pleine région légendaire de l’épopée albigeoise, dans les grottes d’Ornolac, de Lombrives notamment, inscriptions attribuées par tous les examinateurs aux Cathares qui se réfugièrent dans lesdites cavernes.
Lorsque les Cathares, survivance gnostique en plein Moyen-âge, furent apparemment disparus, le même « quatre-de-chiffre » fut alors adopté par une autre grande société de pensée, nous avons nommé l’Agla.
L’Agla fut une société ésotérique, groupant, à l’époque de la Renaissance, les apprentis, compagnons et maîtres des Corporations du Livre : libraires, graveurs, imprimeurs, papetiers et relieurs, ainsi que les cartiers, qui fabriquèrent les premières cartes à jouer et les premiers tarots.
Le « glyphe » collectif de cette vaste association était le « quatre ». Il figurait, accompagné de fioritures ou d’adjonctions distinctives, dans la « marque » particulière de chacun des maîtres de cette vaste confrérie. Léon Gruel, en son ouvrage, a recueilli des centaines de ces signatures compagnonniques.
Fréquemment, il surmonte un tracé secondaire, indiquant assez souvent une seconde association intérieure, à laquelle appartenait le signataire. C’est ainsi que l’hexagramme, ou Sceau de Salomon, le sceau planétaire de Saturne, le monogramme de Marie, désignent une association s’occupant d’alchimie et d’hermétisme, alors que le cœur, tel que le figurent les cartes à jouer, désigne un autre rameau, dans lequel la Mystique, et plus particulièrement celle de la Cabale, était étudiée et pratiquée. Et Martinez de Pasqually est un Cabaliste !
C’est à ce dernier groupe qu’appartint le Roi François Ier. C’est pour participer à ses travaux que ce souverain quittait une fois par mois incognito son palais du Louvre, seul, vêtu simplement en bourgeois parisien, pour se rendre rue de l’Arbre-Sec, chez les frères Estienne, jurés de la corporation des imprimeurs et libraires, également affiliés à l’Agla.
Dans le groupe des maîtres-papetiers s’étaient perpétuées des traditions ésotériques dérivées primitivement des doctrines cathares et albigeoises. Par celui des maîtres-libraires ou imprimeurs, des enseignements issus du Zohar se répandirent, dès que l’imprimerie, l’invention nouvelle, eut profondément bouleversé le monde des enlumineurs.
En effet, ces derniers avaient pour tâche principale de copier et de décorer des Livres d’Heures, des Évangéliaires et des Bibles. Ce qui leur était confié était-il toujours bien orthodoxe ?
Dans le ghetto des principales grandes villes, d’autres enlumineurs, juifs ceux-là, copiaient patiemment, sur les interminables rouleaux de peau les textes sacrés constituant la « Thora ». Des contacts s’établirent entre copistes juifs et enlumineurs chrétiens, contacts qui eurent à l’origine le souci et la curiosité professionnelle, louchant le secret de fabrication des encres, noires ou de couleur, celui de leur dépôt durable sur les fragiles supports ou les parchemins rugueux et durs, la préparation des divers « bols d’Arménie » destinés à supporter l’or et l’argent des enluminures, etc. Des rencontres communes entre parcheminiers et imprimeurs achevèrent d’unir l’antique métier de l’enluminure et l’invention nouvelle qu’était l’imprimerie.
La presse à bras, facile à dissimuler, aisée à manier clandestinement, était pour les doctrines hétérodoxes un auxiliaire précieux de diffusion. Quantité d’ouvrages qui n’eussent pu décemment voir le jour dans un état catholique, ne pouvant obtenir le « privilège » royal de parution, étaient censés avoir été imprimés dans des états acquis à la Réforme, ou tellement lointains pour l’époque, que nul ne pouvait ou s’avisait d’y aller vérifier quoi que ce soit ! C’est ainsi que des villes comme Amsterdam, Édimbourg, Genève, eurent le parrainage d’ouvrages qui furent clandestinement imprimés en réalité à Paris, à Lyon ou à Bruxelles. On comprend, par cet aperçu, que tout ce qui était clandestin, hérétique, interdit, devait passer par les mains des imprimeurs, papetiers, graveurs et relieurs, si on le voulait diffuser ! Ces derniers se trouvèrent donc à même de connaître bien des enseignements ésotériques, interdits au vulgaire, et, en vertu de l’attrait du fruit défendu, de s’y rallier…
Ainsi naquit l’Agla, groupe ésotérique s’il en fut, qui recueillit à la Renaissance, l’héritage spirituel des Cathares et des Gnostiques médiévaux. Et voilà comment le « quatre », symbole cathare, devint celui de cette confrérie mystique.