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A quand la levée du secret maçonnique ?

Le site « Chrétienté.info »  reprend un entretien de Bernard Antony, auteur du livre « Vérités sur la Franc-Maçonnerie » paru dans le quotidien Web « Présent » .

Dans cet entretien, il est évoqué le levé du secret maçonnique. En d’autres termes, à quand la révélation de sa qualité de franc-maçon….

Source : http://www.chretiente.info/201003050920/a-quand-la-levee-du-secret-maconnique/comment-page-1/

Dans Présent, Jeanne Smits interroge Bernard Antony, qui vient de publier un ouvrage sur la franc-maçonnerie, Vérités sur la franc-maçonnerie. Extraits :

Il est un discours qu’on entend assez fréquemment, c’est qu’il y a beaucoup de loges, diversité de loges et donc diversité d’opinions dans les loges, diversité d’idéologie, de lois défendues, de lignes directrices. Il en serait des plus convenables que d’autres, dont on pourrait peut-être s’approcher y compris dans notre famille de pensée. Qu’en pensez-vous ?

C’est l’idée contre laquelle je m’insurge le plus. Je pense quant à moi que la maçonnerie numériquement dominante, laïque, « humaniste » comme ils disent, celle de la Grande Loge, du Grand Orient, du Droit humain, n’est pas la plus dangereuse. La plus dangereuse, c’est celle qui s’affirme déiste, spiritualiste, parce que les gogos s’y précipitent en masse. C’est avec beaucoup de perspicacité que Mgr Rey a écrit une très bonne conférence pour démonter cela. […] Ce qu’il y a de vraiment pervers dans la maçonnerie, c’est le système des hiérarchies parallèles, qui est scientifiquement défini comme un pouvoir non assorti de responsabilité. C’est cela qui est grave. Ce n’est pas qu’ils soient kantiens, ou néo-marxistes. C’est qu’ils influent sur le pouvoir avec des formes d’élaboration de la pensée et des lois qui sont à l’abri de leur « Secret ».

Alors, militer dans une loge plus proche de nos idées ? Je dis tout de suite non, même si je connais – je ne suis pas né de la dernière pluie – le nombre assez important de francs-maçons dans ce qu’on appelle « l’extrême droite ». L’idée selon laquelle on pourrait se retrouver « chez nous » en loge est absolument fausse, parce qu’au cœur même de notre doctrine politique, la doctrine d’une droite de conviction bien comprise, il y a la visibilité du pouvoir. La maçonnerie, c’est le pouvoir invisible. On tend à se moquer de l’attitude de l’Eglise catholique à son égard. Au contraire, je défends totalement la continuité catholique à l’égard de la maçonnerie, depuis Clément XII jusqu’au pape actuel qui a écrit quand il était cardinal Ratzinger. Ce qui est pervers dans la maçonnerie, c’est le Secret, avec un grand « S », et c’est la hiérarchie parallèle : les deux vont d’ailleurs ensemble. […]

Quand Bauer dit, oui, c’est nous qui orientons les lois, que veut dire « nous » ? Nous, les Grands Maîtres, les grands initiés, peut-être, plus ou moins… Pas les quelque 300 000 francs-maçons ou anciens francs-maçons dont la plupart sont des braves gens qui ne comprennent rien à ce qu’on leur fait faire. Mais enfin, il y a quand même 40 millions d’électeurs : savent-ils qu’on ne les fait voter, qu’on ne les fait réfléchir, qu’on ne les fait penser que sur des choses qui ont été concoctées en loge ? Cela étonnera, mais comme je crois qu’un bon système politique est un mélange de démocratie, d’aristocratie au sens véritable du mot, c’est-à-dire de méritocratie, et de monarchie, c’est-à-dire le pouvoir qui doit prendre des décisions, j’estime qu’il faut plus que jamais demander non seulement la séparation de l’Etat et de la franc-maçonnerie, mais aussi la levée du secret, pour qu’au sein de la justice ne se produisent plus les intolérables scandales, et quelquefois les crimes – je dis bien les crimes, et j’ajoute bien les assassinats, et ce n’est pas moi qui dis cela – dus à la connivence maçonnique. […]

Dans l’Eglise catholique, qui dans sa société humaine a ses défauts, on sait qui est catholique. Dans la maçonnerie, on ne le sait pas. Mais même si des francs-maçons disent – comme Xavier Bertrand – « je suis franc-maçon », pour autant cela ne lève pas le secret des débats et des connivences dans les loges. Mais ce qu’il faut pouvoir faire, c’est contester tranquillement la maçonnerie, ses documents, son influence. Il faut que cela ne soit pas soumis à la police de la pensée. N’importe qui peut contester l’Eglise catholique. […] Nous demandons, de même que l’Eglise catholique doit être au risque de la liberté, que la franc-maçonnerie soit au risque de la vérité, au risque de la contestation, au risque de l’analyse de ses documents et de ses influences, parce qu’il est exaspérant qu’il y ait dans ce pays des citoyens de seconde zone. Il est exaspérant qu’il y ait une masse de braves électeurs qui ne sachent pas du tout qui sont ceux qui concoctent ces lois. »

A.S.: