MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 332
1813 – À propos du Rite Émulation
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Rite émulation n’est pas l’ancêtre des rites maçonniques ; les rites français ou « écossais » ayant été structurés et pratiqués avant lui.
Il est issu, par voie de concertation, de la pratique maçonnique usuelle des anciens maçons de la Grande Loge d’Angleterre ainsi que de celle des membres de la Grande Loge des Maçons Libres et Acceptés.
« Modernes » et « Anciens » devaient rivaliser tout au long du siècle des Lumières, sans rites définis, mais avec l’application d’un cérémonial hérité oralement des opératifs, pour réunir finalement, en 1813, leurs 648 loges au sein d’une Grande Loge Unie d’Angleterre, ayant pour vocation première de pratiquer « un système particulier de morale, enseigné sous le voile de l’allégorie et illustré par des symboles ».
Comme au XIXe siècle, le Rite émulation continue à être appris par cœur et récité – sans recours à un texte écrit ou imprimé –, avec une gestuelle appropriée pour les officiers de la loge ; et des séances d’instruction organisées régulièrement à l’intention de tous ses membres.
De l’avis de maçons pratiquant ce rite, « une tenue émulation est un moment de très grande intensité, de concentration collective ».
Ce qui peut être reconnu, dans la mesure où l’on admet que grâce à l’emploi de l’oralité, le maçon assimile mieux le rituel et que, plus il en découvre les richesses, et mieux il est capable de s’initier.
Mais curieusement, les travaux de loge, bien que solennels, se résument en l’ouverture et en la fermeture de la loge ainsi qu’en cérémonies d’initiation ou de table ; le règlement de tout problème particulier, voire la présentation d’un exposé, requérant obligatoirement une suspension de séance.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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"les travaux de loge, bien que solennels, se résument en l’ouverture et en la fermeture de la loge" ... pour écrire une chose
pareille, il faut que l'auteur ait une profonde méconnaissance de Emulation, qui, au demeurant n'est pas un rite mais une Méthode de travail.