MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 245
1784 – À propos de la musique maçonnique
• Les œuvres de Mozart. – On reconnaît à Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) d’avoir été un grand compositeur maçonnique et d’avoir produit ainsi diverses œuvres pour sa loge, La Bienfaisance, de l’orient de Vienne.
S’y trouvent des Divertimenti (K.439b), un Adagio en ut majeur (K.580a), une Ode funèbre (K.477). Mais c’est en dehors du temple qu’il faut chercher ses grandes compositions à caractère maçonnique, savoir : un Quatuor (K.465), deux Adagios (K.410, 411), quatre Cantates (K.429, 471, 619, 623), un Opéra (Thamos, roi d’Égypte, K.200) et un Singspiel (La Flûte enchantée, K.620).
• Les œuvres de Haydn. – Les spécialistes de la musique maçonnique s’accordent pour penser que si Franz Joseph Haydn (1732-1809) a bien été franc-maçon – initié dans la loge La Vraie Concorde, de Vienne – il s’est peu inspiré de l’Art Royal pour édifier son Grand Œuvre musical.
Et de citer, seulement, les neuf symphonies (82-87, 90-92) que le musicien a composées en 1785 et en 1789 pour la loge L’Olympique, et un oratorio (La Création), produit en 1798.
• Évolution de la musique maçonnique. – Chassée des loges à la Révolution, la musique et les chants maçonniques retrouveront droit de cité sous le premier Empire et la Restauration ; mais seront à nouveau mis en sourdine sous le second Empire et la troisième République, les francs-maçons montrant alors plus d’intérêt pour la politique que pour le symbolisme et les divertissements.
Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que le rituel maçonnique retrouve sa parure musicale.
Il ne sera plus alors question de frères servants, mais d’une Colonne d’harmonie reposant sur l’emploi de la chaîne hi-fi et du disque compact.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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Les chants maçonniques n'ont nullement été "chassés des loges à la Révolution". L'activité maçonnique a été très réduite pendant cette période, et peu de loges sont restées actives, mais elles ont vu d'intéressantes créations musicales.
Voyez par exemple :
http://mvmm.org/c/docs/1793.html
http://mvmm.org/c/docs/marseill1792.html
http://mvmm.org/c/docs/an7.html
http://mvmm.org/c/docs/div18/planterre.html
http://mvmm.org/c/docs/toul1797.html
http://mvmm.org/c/docs/div18/centramis1797.html
et d'autres encore, recensées à :
http://mvmm.org/c/docs/chansdiv18.html#p