MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 387
1848 – À l’aube d’une nouvelle république
Petit rappel des faits politiques survenus en France en ce début d’année 1848. Après des manifestations parisiennes suivies d’émeutes, ayant fait une cinquantaine de morts, le roi des Français, Louis-Philippe Ier, abdique le 24 février en faveur de son petit-fils, le comte de Paris ; les députés se rendent alors à l’Hôtel de Ville et y forment un gouvernement provisoire.
Le 25, la République est proclamée et le suffrage universel institué. Le 26, la peine de mort est supprimée. Le 27, est décrétée l’abolition de l’esclavage.
Ainsi naît la seconde République, pleine d’espérance mais aussi d’illusions. Une République que les francs-maçons ont, pour beaucoup, voulu récupérer, mais qui n’a pourtant rien eu de maçonnique.
Même si, le 6 mars, une délégation du Grand Orient de France, revêtue de ses décors et de sa bannière, se rend à l’Hôtel de Ville, porteuse d’une « adresse » dans laquelle le GODF « apporte son adhésion au Gouvernement provisoire », et affirme que « les Francs-Maçons ont porté de tout temps sur leur bannière ces mots : Liberté, Égalité, Fraternité ».
Ce qui permet au frère Adolphe Crémieux, nouveau ministre de la Justice, de répondre au nom du gouvernement :
« La Maçonnerie n’a pas pour objet la politique ; mais la haute politique, la politique d’humanité a toujours trouvé accès au sein des Loges maçonniques. Là, dans tous les temps, dans toutes les circonstances, la Maçonnerie a répété sans cesse ces mots sublimes : Liberté, Égalité, Fraternité. « La République est dans la Maçonnerie, et c’est pour cela que, dans tous les temps, heureux ou malheureux, la Maçonnerie a trouvé des adhérents sur toute la surface du globe. »
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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