Communiqué du Grand Orient de France (GODF) du 20 juin 2024 – Jean ZAY, 80 ans déjà… nous n’oublions rien
C’est le 20 juin 1944 que notre frère Jean ZAY était extirpé de sa geôle de Riom, pour être mitraillé par des miliciens français dirigés par Joseph Darnand, militant d’extrême droite, engagé dans la Waffen-SS en 1943, sur ordre du régime collaborationniste de Pétain.
Le parcours et l’œuvre exemplaire de Jean ZAY, ministre de l’Éducation Nationale, des Beaux-Arts, de la Recherche, des Sports et des Loisirs, dans le gouvernement du Front Populaire de 1936, restent une boussole pour tous les francs-maçons.
Jean ZAY, franc-maçon du Grand Orient de France au sein de la Loge Etienne Dolet à Orléans, est une figure de la résistance, résistance aux idéologies de la haine, résistance à la fatalité de l’Histoire de la République, République qui a su justement l’honorer en lui ouvrant les portes du Panthéon en 2015.
Au moment où l’extrême droite, toujours elle, est aux portes du pouvoir, comment ne pas nous rappeler de l’appel de Jean Zay paru en 1935 dans le journal La France du Centre : « La République doit être défendue »… quelques mois après la tentative de prise de l’Assemblée nationale le 6 février 1934 par les ligues d’extrême droite.
Nous n’oublions rien.
Guillaume TRICHARD – Grand Maître du Grand Orient de France
Le Grand Maître National de la Fédération Française du Droit Humain rend hommage à Jean Zay.
HOMMAGE À JEAN ZAY
assassiné par la milice le 20 juin 1944
En ce 20 juin 2024, nous rendons hommage à une figure emblématique de notre République, un homme dont l’engagement et les actions ont profondément marqué notre histoire : Jean Zay.
Né en 1904 à Orléans, il fut non seulement un brillant homme politique mais aussi un fervent défenseur des valeurs républicaines. Son parcours, jalonné de combats pour la justice, la laïcité et l’éducation, témoigne de son indéfectible dévouement à la cause publique. Son esprit républicain s’inscrit dans la lignée de Camille Pelletan, Léon Bourgeois et Ferdinand Buisson.
Jean Zay, en tant que ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, a mis en œuvre une série de réformes audacieuses et progressistes qui ont laissé une empreinte durable sur le système éducatif et culturel français. Il a ainsi étendu la durée de la scolarité obligatoire visant à prolonger l’instruction et à réduire l’abandon scolaire précoce. Il a également initié des mesures pour réduire le nombre d’élèves par classe, améliorant ainsi les conditions d’apprentissage et permettant un suivi plus personnalisé des élèves. Défenseur fervent de la laïcité, il a renforcé les principes laïques dans le système éducatif, assurant que l’école publique reste neutre et indépendante de toute influence religieuse. Jean Zay a intégré l’éducation physique et sportive dans le programme scolaire, reconnaissant l’importance du sport pour le développement équilibré des jeunes. Enfin, il a favorisé le développement des activités périscolaires, telles que les colonies de vacances et les loisirs éducatifs, pour offrir aux élèves des opportunités d’apprentissage et de développement en dehors des heures de classe.
Dans le domaine culturel, Jean Zay a été un acteur clé dans la création du Festival de Cannes en 1939, destiné à promouvoir et célébrer le cinéma international. Bien que la première édition ait été annulée en raison de la guerre, le festival est devenu un événement culturel majeur dans le monde. Il a mis en place diverses initiatives pour soutenir les arts et la culture, reconnaissant leur rôle essentiel dans la société. Il a encouragé la création artistique et l’accès à la culture pour tous les citoyens. Sous sa direction, des efforts ont été faits pour moderniser et élargir l’accès aux bibliothèques et musées, facilitant l’accès à la connaissance et au patrimoine culturel pour un plus grand nombre de personnes.
Avec l’armistice de juin 1940 et la mise en place du régime de Vichy, Jean Zay, qui avait rejoint l’armée au début de la Seconde Guerre mondiale, est accusé de désertion par les autorités de Vichy. Ces accusations étaient en grande partie motivées par des raisons politiques, Jean Zay étant un symbole de la République et de ses valeurs démocratiques, que le régime de Vichy cherchait à éradiquer. De plus, les origines juives de sa famille paternelle et son engagement maçonnique en font un symbole à abattre. Emprisonné à Riom, il est abattu par trois miliciens le 20 juin 1944. Sa dépouille ne sera retrouvée qu’en septembre 1946. Le 27 mai 2015, sa dépouille entrera au Panthéon, avec celle du Frère Pierre Brossolette, de Geneviève De Gaulle-Anthonioz et de Germaine Tillon.
Le Frère Jean ZAY
Jean Zay était également un franc-maçon engagé. Son appartenance à la franc-maçonnerie a joué un rôle important dans ses idéaux et ses actions politiques. Jean Zay a été initié à la franc-maçonnerie en 1926, à l’âge de 22 ans, au sein de la loge Étienne Dolet du Grand Orient de France (GODF) à Orléans. Son engagement maçonnique a exercé une influence notable sur sa carrière et ses principes. Les valeurs maçonniques de liberté, égalité et fraternité ont profondément marqué son engagement politique et social. Il a constamment œuvré pour la promotion de ces idéaux à travers ses réformes. Il a porté haut les principes de laïcité et de justice sociale, combattant pour une République juste et éclairée.
Aujourd’hui, nous honorons la mémoire de Jean Zay non seulement pour ses réalisations concrètes mais aussi pour l’exemple qu’il nous a légué. Ses réformes éducatives continuent d’inspirer notre système scolaire, son engagement culturel enrichit encore notre patrimoine, et son combat pour la liberté et la justice reste un phare pour notre démocratie.
Jean Zay nous a montré que la défense des valeurs républicaines exige courage et détermination. Il nous a rappelé que l’éducation et la culture sont les piliers d’une société libre et éclairée. Il nous a enseigné que la lutte pour la justice et la liberté est un devoir sacré.
En cette journée de commémoration, renouvelons notre engagement à porter haut les idéaux de Jean Zay. Puissions-nous, à son image, œuvrer sans relâche pour une République plus juste, plus laïque, et plus fraternelle.
Le 20 juin 2024 – Sylvain Zeghni- Grand Maître National de la Fédération Française De l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN
Jean Zay, c’est le Front Populaire qui a donné les peins pouvoirs au Maréchal Pétain, après avoir mis la France en faillite et conduit le pays à la défaite honteuse devant les nazis. Cela s’est dramatiquement retourné contre lui. Ce n’est pas une raison pour en faire un martyr. Le GO ferait bien d’y réfléchir à deux fois avant de proposer ses « grands exemples ». Le fait d’être franc-Maçon n’est pas une garantie de sainteté.
FRATERNITE ETERNELLE
Courage à nous aujourd’hui et demain