C’est sous la IIIe République que sont jetées les bases de l’Empire colonial français, soutenu par les maçons, dont beaucoup, par la suite, occuperont outre-mer des postes de gouverneur.
Pour un franc-maçon comme Victor Schoelcher, qui obtint l’abolition de l’esclavage en 1848, il n’y avait pas de contradiction à préconiser la colonisation de l’Afrique en 1883, pour tarir les sources de la traite. Et le 28 juillet 1885, devant la Chambre, un éducateur comme Jules Ferry n’hésitait pas à « dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures », au grand scandale des radicaux attachés au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce droit se liait pour lui au « devoir de civiliser », argument analogue au « fardeau de l’homme blanc » chez le grand écrivain franc-maçon de l’Inde anglaise, Rudyard Kipling.
PAR BRUNO FULIGNI Extraits de Historia N° 922 – Octobre 2023 – Trois siècles de franc-maçonnerie