Historiquement favorables au droit de mourir dans la dignité, plusieurs obédiences maçonniques militent pour l’euthanasie et le suicide assisté. Néanmoins, les clivages sur ce sujet fondamental d’éthique traversent les loges.
- Source : Site La Vie – Article « Ces francs-maçons qui gardent un œil sur la fin de vie » du 22/11/2023
Emmanuel Macron lors de l’anniversaire des 250 ans du Grand Orient de France. • ERIC TSCHAEN/SIPA
« Un geste ultime d’humanité, qui est un geste de vie ! » Au temple Groussier, siège parisien du Grand Orient de France (GODF), rue Cadet, résonne un accent wallon, le 3 octobre 2015. Philippe Mahoux, président du groupe socialiste au Sénat de Belgique, vante l’euthanasie, qu’il est parvenu à faire dépénaliser dans son pays en 2002 puis étendre aux mineurs en 2014.
« Le scandale, ce n’est pas la mort, mais la souffrance et la maladie. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un enfant », déclare le sénateur sous le buste de Marianne qui domine l’autel du temple. Initié à La Bonne Amitié – François Bovesse, loge de Namur affiliée au Grand Orient de Belgique, Philippe Mahoux est ici en famille. À ses côtés, le député socialiste lyonnais Jean-Louis Touraine, habitué des lieux, et Agnès Buzyn, à l’époque présidente de l’Institut national du cancer en France.
Peser dans la prise de décision politique
La visite fraternelle de Philippe Mahoux dans la salle de bal de l’hôtel Grimaldi, transformée en sanctuaire maçonnique en 1854, poursuivait un objectif : peser en faveur de l’euthanasie. En Belgique, après les élections de 1999, le sénateur et ses pairs profitèrent de la défaite des partis chrétiens-démocrates pour faire adopter, outre l’euthanasie, le mariage entre personnes de même sexe, la recherche sur l’embryon et la procréation médicalement assistée.
Devenue ministre des Solidarités et de la Santé en 2017, Agnès Buzyn s’est ensuite opposée à l’euthanasie. C’est pourtant au temple Groussier qu’Emmanuel Macron, venu commémorer les 250 ans du GODF….