MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 333
1813 – La Sainte Arche Royale
L’article II de l’Acte d’union de 1813 est catégorique en matière d’hypocrisie maçonnique : « Il est déclaré et proclamé que l’Ancienne Maçonnerie consiste en trois degrés seulement : ceux d’Apprenti entré, de Compagnon du métier et de Maître Maçon, y compris l’Ordre suprême de la Sainte Arche Royale (The Holy Royal Arch). »
Ainsi les Modernes ont-il pu s’adonner à la pratique d’un nouveau grade, que leur proposaient les Anciens, sans avoir à se renier en matière d’organisation maçonnique.
Ainsi la Sainte Arche Royale s’est-elle naturellement inscrite dans le Rite émulation de la Grande Loge Unie d’Angleterre en tant qu’achèvement ésotérique sans constituer, pour autant, un grade ou un degré supérieur.
La Maçonnerie de la Sainte Arche Royale est administrée par des chapitres que contrôle un Suprême Grand Chapitre, lui-même placé sous les auspices de la Grande Loge Unie d’Angleterre.
L’accès à ce grade, qui ne veut pas en être un, est ouvert à tout maître maçon.
Un triple tau, enfermé dans un triangle et un cercle, constitue l’emblème du maçon d’Arche Royale, et figure sur son tablier ainsi que sur la médaille accrochée à son veston.
Les maçons de l’Arche Royale ne sont pas des frères ordinaires ; ils se nomment entre eux Compagnons.
Le rituel du grade qui, statutairement parlant, ne peut être écrit ou imprimé – du moins pour ce qui est de la terre anglaise –, fait remonter le maçon de la Sainte Arche Royale au temps biblique de la libération des juifs par Nabuchodonosor, et de leur retour sur la terre d’Israël.
Symboliquement, l’Arche Royale clôt le cycle salomonien de la Maçonnerie symbolique.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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