MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 125
1738 – The South Carolina Gazette
Lu dans la South Carolina Gazette de Charleston (Amérique du nord britannique), datée du 28 décembre 1738 :
« Hier, fête de la Saint-Jean l’Évangéliste, la journée a débuté par des tirs de canons de plusieurs navires ancrés dans le port, tous leurs drapeaux déployés.
À 9 heures, tous les membres de la Loge de Salomon, appartenant à l’Ordre Ancien et Honorable des Maçons Libres et Acceptés, se sont rassemblés à la maison de l’honorable James Crokatt, esquire, maître de la Loge, et à 10 heures, se sont rendus, vêtus pour la circonstance avec les ornements de leur Ordre et, précédés d’une musique, jusqu’à la résidence de leur Grand Maître provincial, James Graeme, esquire, où une Grande Loge s’est tenue, au cours de laquelle James Wright, esquire, a été élu Grand Maître provincial pour l’année à venir.
« À 11 heures, les deux Loges [Loge de Salomon et Grande Loge] se sont rendues en procession jusqu’à l’église pour y suivre l’office divin ; puis, dans le même ordre, elles sont retournées à la maison de M. Charles Shepheard où, dans la salle du tribunal, et devant une assemblée importante, faite de dames et de messieurs, le nouveau Grand Maître provincial a prononcé un discours particulièrement éloquent sur l’utilité des sociétés, et le bénéfice qui peut en découler pour l’humanité.
« Après un dîner raffiné, tous les frères ont été invités par le capitaine Thomas White à bord du navire The Hope (L’Espoir), où plusieurs santés ont été tirées ; l’embarquement et le débarquement donnant lieu chacun à trente-neuf coups de canon ; la soirée s’est terminée par un bal et des festivités organisées en l’honneur des dames, le tout se déroulant dans le faste et le décorum. »
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© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
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