Communiqué du 10 juillet 2018 du Grand Orient de France (GODF)
La fraternité, du devoir moral au principe constitutionnel
Au moment même où le Grand Orient de France lance un appel à la Fraternité, il semble que les sages du Conseil constitutionnel lui aient répondu – volontairement ou non – favorablement en rendant constitutionnellement effectif le principe de Fraternité.
La Fraternité fut longtemps considérée comme un devoir moral sans conséquences juridiques, le parent pauvre du triptyque républicain.
Avec cette décision, la Fraternité tend à devenir un humanisme qui s’incarne.
Dans un contexte international, européen et national dans lequel à nouveau les hommes et les femmes sont toujours davantage assignés à des « communautés » ou à des groupes, cette décision rappelle que nous sommes tous égaux en dignité et donc en humanité. Ainsi, faire preuve de Fraternité, c’est « aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national » sans que cela ne puisse constituer un délit, quelle que soit la nature de l’aide apportée.
Le Grand Orient de France se félicite de ce progrès décisif et reste déterminé à ce que la Fraternité contribue au réenchantement de l’idéal républicain.
Dans ce cadre, il nous incombe également de revendiquer toute la potentialité de la mise en œuvre concrète de la Fraternité. Si aujourd’hui elle constitue seulement la matrice de la légalité d’une action solidaire avec les migrants – comme une limite aux impératifs liés à l’ordre public – elle devra à l’avenir fonder des devoirs juridiques pour l’État afin de lutter contre l’égoïsme social.
Paris, le 10 juillet 2018.
L’avenir du monde c’est LA FRATERNITE.