LA SÉRÉNISSIME ET LE SÉRÉNISSIME À VERSER AU MUSÉE DE LA CIVILISATION ANTIQUE
Les institutions maçonniques semblent être des bathyscaphes qui tournent en rond dans une lagune d‘encre de seiche. Elles ne produisent plus d’Idées ou pas autant qu’il serait nécessaire pour répondre aux finalités qu’elles s’assignent envers les hommes et la société. Notre article paru sur ce blog le 15 mai 2018 a été un excellent révélateur de cette atonie. Mais si vous écoutez les GM après les convents, tout va au mieux pour leur obédience. Mais cela fait tout de même quelques années maintenant qu’est évoquée une crise de la FM française.
L’aura de la Maçonnerie se rétrécit comme peau de chagrin depuis plus de 30 ans alors que ses effectifs augmentent mais cette croissance s’est réalisée avec des membres conservateurs, parfois venus par attrait pour l’affairisme comme à la GLNF dont Roger Dachez, Président de l’IMF disait à L’Express le 17/03/2010 : « Mais, depuis vingt à vingt-cinq ans, elle s’est lancée dans une course aux effectifs, avec l’objectif de devenir n° 1, devant le Grand Orient. Son recrutement cible les élites socio-économiques, les notables, en négligeant les critères moraux, intellectuels et spirituels. C’est ainsi que la GLNF est devenue une puissance financière, affairiste par excellence. ». Les affairistes sont auusi entrés dans d‘autres obédiences. Il faut surtout retenir que beaucoup de profanes sont venus bien plus pour une démarche mystique qu’initiatique au sens maçonnique. Face à cette quête il y a une « offre » proposée par plus de 60 institutions (obédiences et Juridictions des hauts grades) qui s’affirment être « maçonniques » en France dont certaines, suite à une reproduction par scissiparité (GLNF, champ « égyptien »), et d’autres qui sont générées par des gourous sectaires. Ce désordre traduit bien un nomadisme spirituel et une difficulté certaine des obédiences établies à conserver leurs initiés. Alors a-t-on raison de parler de crise de la FM française ?
LES OBÉDIENCES SONT COMME DES PALAIS VÉNITIENS
Les institutions maçonniques font penser à Venise. La république de Venise dite la « Sérénissime » a eu des siècles de puissance et de gloire. Aujourd’hui la perle de l’Atlantique est devenue une ville-musée envahie par les touristes. C’est celle que vous connaissez. Un parcours sur le Grand Canal vous offre les façades de palais qui à l’époque ancienne étaient la marque du faste de la ville. Puis il y une autre vision de la cité lorsqu’on va dans ses quartiers populaires non touristiques où voici peu on pouvait encore voir du linge étendu sur une corde accrochée aux maisons de chaque côté de la rue. Les vénitiens ont une vie « normale » avec leurs commerçants sur bateaux, leurs cinémas, leurs enfants qui jouent dans les places après l’école et les bourgeois qui vont à La Fenice. Vous pouvez découvrir la « vraie ville » dans les ouvrages de Donna Leon qui évoque Venise et ses habitants. Cette Venise ordinaire a sa créativité mais elle ne produit plus de Tintoret, de Goldoni ou de Casanova Les obédiences sont semblables aux façades des palais vénitiens. La FM française a eu ses décennies de puissance et de splendeur il y a plus d’un siècle. Hors GODF, DH et GLMF elles s’enfoncent dans une lagune qui les coupe du monde réel. Ceci étant elles ont aussi une population de Frères et Sœurs qui font un travail de qualité sur un plan collectif et en démarche initiatique. Mais que de tenues sans rien produire d’autres choses que du verbiage et où les Maçons ne trouvent finalement leur salaire que dans la Fraternité !
En 2018 le « Sérénissime » est mort comme est morte la « Sérénissime » !
TU RATIOCINES, NOUS RATIOCINONS, SINON RIEN !
Les membres des institutions maçonniques ratiocinent à l’infini sur les écritures des Évangiles, sur leurs légendes et sur leur histoire. Lire, à titre d’exemple, un article de l’historien Roger Dachez, paru sur son blog le 31 décembre 2014 et intitulé « Faut-il partir du pied droit ou du pied gauche ?… ». Passionnant Non ? On peut également lire le texte ci-dessous plein de mordant, diffusé par le Momasite.
« PIERROT ÉTAIT-IL FRANC-MAÇON ? »
« La question de savoir si tel ou tel personnage de l’histoire ou de l’actualité est ou était franc-maçon est une question qui revient régulièrement sur le tapis de Loge. Et si le personnage en question n’a pas la chance d’avoir une place dans le dictionnaire des francs-maçons, la certitude ne peut être établie qu’a partir des textes, documents et témoignages auxquels il faut donc appliquer une énergique méthode d’interprétation
Pour illustrer ce phénomène je me suis posé la question capitale que voici : Pierrot était-il franc-maçon? Essayons donc ensemble de titrer la quintessence initiatique de cette chanson d’apparence anodine mais dont le sens profond n’échappe pas aux inities que nous sommes. « Au clair de la lune… », déjà rien qu’à ces mots, le soupçon peut naître car la lune est bien une référence a la maçonnerie en général et a la colonne du Nord en particulier. « Mon ami Pierrot… », le soupçon se confirme, pourquoi pas Georges ou Henri, ce n’est sûrement pas pour rien, Pierrot, c’est la pierre et la pierre, on sait ce que c’est. « Prête-moi ta plume… », Pierrot a donc une plume, élément aérien d’une part et d’autre part, que fait-on avec une plume ? On écrit, on écrit quoi? Sa demande d’initiation ou son testament dans un cabinet de réflexion. Ou bien un mot, comme dit la phrase suivante et le mot … à quoi reconnaît-on un franc-maçon ? « Ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu », il n’a plus de lumière, il cherche la lumière, il n’a plus de feu (deuxième référence aux 4 éléments!) et c’est bien une idée initiatique que celle de vouloir se chauffer avec une bougie. « Ouvre-moi ta porte », là, le doute n’est plus possible, il demande l’entrée, qu’on lui ouvre la porte, « frappe et on t’ouvrira » dit le rituel, surtout si c’est au nom de l’amour de Dieu qui dans la maçonnerie écossaise est un autre nom pour le G.A.D.L.U.
Mais la deuxième strophe est encore plus édifiante. « Au clair de la lune », de nouveau, (il y est insiste lourdement), et Pierrot répond, comme répond le gardien intérieur lorsque l’impétrant frappe a la porte. Et que lui dit-il ? Je n’ai pas de plume et quelqu’un qui n’a pas de plume, il ne sais pas écrire et s’il ne sait pas écrire on peut imaginer qu’il ne sait pas lire non plus et quelqu’un qui ne sait ni lire, ni écrire… « j », quelle est la signification cachée de cette phrase, je suis dans mon lit ? Que fait-on dans son lit ?… je vous le demande… Naître et mourir essentiellement, qui sont pour l’initie eux aspects de la même réalité, mourir a la vie profane, naître a la vie initiatique. De cela on peut déduire que si le premier personnage est dans le cabinet de réflexion et que le maître de cérémonie a oublie d’y mettre une plume et que, obéissant a un moment de panique, ce candidat a essaye de fuir par la fenêtre et qu’en ouvrant le courant d’air a éteint sa bougie, Pierrot, lui, est déjà initie ou en train de se faire initier. Mais, continuons, « va chez la voisine, je crois qu’elle y est », quel est le symbolisme de la voisine ? Je vous le demande… mais, c’est clair, la voisine, c’est le troisième terme qui permet de dépasser la dualité du binaire de Pierrot et de son compère. En plus, c’est elle qui a toutes les plumes. « Va dans la cuisine », la cuisine, le lieu des transformations ou par le feu on transmute la matière, cela fait tout de suite penser a l’alchimie, ce qui est confirme par la dernière phrase de cette deuxième strophe : « on bat le briquet ». Le briquet, qu’est-ce si ce n’est ce qui peut donner la lumière a chacun. Je vous passe les deux dernières strophes, car elles semblent avoir été rajoutées plus tard, tout est dit dans ces deux premières strophes d’ailleurs. Mes frères et mes sœurs, le doute est-il encore possible ? Nous avons plusieurs références a la lune, colonne du nord, nous avons les 4 éléments, le feu, l’air dans le courant d’air qui a éteint la bougie, la terre dans l’idée du lit, donc la mort, donc au cercueil donc au cimetière et a l’eau, l’élément liquide qui n’est pas dévoilé explicitement mais suggère puisqu’il n’est pas dit qu’il pas d’encre pour écrire. De plus, ce sont des pans entiers de notre rituel que nous trouvons dans cette chanson. La situation du premier personnage est claire, celle de Pierrot aussi, il est prouvé maintenant qu’on est maçon, mais a quel grade est-il ? La aussi une analyse serrée du texte peut nous donner des indications. D’un côté, le fait qu’il ne puisse ouvrir la porte laisserait entendre qu’il n’est pas encore maître, d’un autre côté, c’est peut-être qu’il veut mettre le candidat a l’épreuve, pour s’assurer de sa bonne foi, qu’il prouvera en ayant le courage, après un premier refus, d’aller frapper chez la voisine. Un indice précieux nous est fourni dans le nom des protagonistes, pour Pierrot, c’est flagrant, nous l’avons vu, mais depuis comment s’appelle l’autre ? Son nom n’est révélé qu’après une analyse en profondeur du texte, quand il parle, que dit-il ? Il dit Je, et je commence par J, ce ne peut être Jacques puisque le frère Jacques dort, J + E sont les deux premiers lettres du prénom Jean, notre saint patron !
FIERS MAÇONS DE L’AUDACE ! RÊVONS, SINON LE RÊVE PASSE !
Les Maçons peinent à être en phase avec la société, avec ses évolutions. Ils n’expriment pas vraiement d’idées pour le futur. Les droits de l’homme et les incantations moralisatrices contre le racisme et pour la défense de la laïcité sont nécessaires mais pas suffisants. Le champ d’étude doit être bien plus vaste. Cela a été exprimé pour le GODF, dans un appel de dignitaires qui réclamaient en 2009 la nécessité de plus d’innovations par leur obédience. http://www.lemonde.fr/idees/article/2009/08/26/la-franc-maconnerie-ses-valeurs-et-la-crise_1232116_3232.html
Les Loges devraient être des laboratoires brassant les utopies.
Le GM Marc Henry de la GLDF affirmait dans PVI n° 178 page 97, que la formule du « Maçon Libre dans une Loge Libre » était une « invitation à l’anarchie». La soumission n’est pas maçonnique elle est la caractéristique des obédiences pieuses. Dans le passé les Frères et Sœurs anarchistes et utopistes voulaient changer le monde. Au temps des cerises il y avait Jean-Baptiste Clément là où il y a eu François Stefani, Pierre-Joseph Proudhon là où il y a Gérard Collomb. Il y a enfin Jean-Luc Mélenchon là où il y avait Eugène Pottier qui écrivait dans une première version de l’Internationale:
« Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
Ni Dieu, ni César, ni tribun »
.Les obédiences adogmatiques se distinguent, elles, par leurs Maçons Libres, libres penseurs, libres de s’exprimer, de débattre de tous sujets et c’est la condition pour que la Maçonnerie soit facteur de progrès et porteuse d’avenir.
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Lire ce magnifique poème « Dans Venise la rouge » (1828) d’Alfred de Musset dont voici quelques stances :
« Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pêcheur dans l’eau,
Pas un falot.
Seul, assis à la Grève,
Le grand lion soulève,
Sur l’horizon serein,
Son pied d’airain.
Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons,
Couchés en rond,
Dorment sur l’eau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.
La lune qui s’efface
Couvre son front, qui passe
D’un nuage étoilé
Demi-voilé.
Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,
Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,
Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis. »
Je suis d’accord avec Condorcet, et le plus grave et que notre société souffre de ce communautarisme sectaire, pseudo religieux et avant tout extrêmement élitiste. Nous sommes dans un monde où il faut être en phase avec le réel si on espère pouvoir un jour le changer et j’espère de tout coeur qu’ils le comprendront un jour car cela restera à jamais du charabia si ils ne se réforment pas. J’entends par là que nul n’est parfait et que ce paradigme est utopique et mensonger. Peux être faudrait il déjà se contenter d’arrêter de mentir aux gens. …. A bon entendeur. …
A Max
Je pense que ces obédiences, sans rien renier de l’initiatique, sont en contact avec le réel, avec distance mais tout de même avec le réel. Je crains que beaucoup des autres obédiences ne produisent plus rien que du charabia sous couvert d’une pseudo spiritualité qui n’est que le paravent d’un communautarisme sectaire et religieux.
Je suis d’accord avec Condorcet, et le plus grave et que notre société souffre de ce communautarisme sectaire, pseudo religieux et avant tout extrêmement élitiste. Nous sommes dans un monde où il faut être en phase avec le réel si on espère pouvoir un jour le changer et j’espère de tout coeur qu’ils le comprendront un jour car cela restera à jamais du charabia si ils ne se réforment pas. J’entends par là que nul n’est parfait et que ce paradigme est utopique et mensonger. Peux être faudrait il déjà se contenter d’arrêter de mentir aux gens. …. A bon entendeur. …
Je suis d’accord avec Condorcet et le plus grave est que notre société souffre de ce communautarisme pseudo religieux et avant tout très élitiste. Etre en phase avec le réel est une nécessité et ce paradigme qui voudrait que les Hommes soient « parfaits » est avant tout un mensonge. J’espère qu’ils le comprendront un jour et qu’ils se réformeront en ce sens. A bon entendeur ….
Cher Monsieur Max, ma description de la FM française peut être qualifiée de « bourbier » par un profane qui trouve là, matière à exprimer son mépris de ce milieu , mais moi, je m’adresse avant tout de façon critique et néanmoins respectueuse, à des maçons afin de les inciter à s’améliorer pour le bien de tous. Trois obédiences GODF, DH et GLMF, sont mises en exergue car, à l’inverse de toutes les autres, elles cherchent à concilier spiritualité (laïque), humanisme et altérité tout en soulignant qu’elle devraient être plus prospectives et audacieuses.
j’ aurais voulu comprendre pourquoi le GODF, le DH et ? la GLMF seraient à extraire de ce bourbier ? un peu de clairvoyance ne nuit pas…