Il s’agit du compte rendu de la Conférence qu’Alain Graesel, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France a tenu à Rodez le 7 novembre 2009 à Rodez.
De conférences en réunions publiques, les francs-maçons se donnent régulièrement comme devoir d’aller à la rencontre du grand public pour tordre le cou à bien des idées reçues véhiculées dans l’opinion. Alain Graesel, ancien Grand Maître de la Grande loge de France s’est donc acquitté avec un bonheur mal dissimulé de ce pèlerinage pédagogique, hier soir à l’Hostellerie de Fontanges, pour animer une conférence devant une centaine de personnes invitées par la loge ruthénoise de la GLdF. Dans la salle, des non-initiés en majorité. Le thème de la rencontre tombait sous le sens : « Franc-Maconnerie: fantasmes et réalité ». Nombreux sont ceux qui sont venus pour les fantasmes, tous sont repartis avec une approche claire de la réalité :
« On vient en franc-maçonnerie pour donner du sens à son existence, au chemin que l’on veut parcourir. Parfois les idéologies et les religions n’apportent plus les réponses que les gens attendent, la franc-maçonnerie est une manière nouvelle de se poser les questions », plaide Alain Graesel. Cercle de réflexion intellectuelle sur l’évolution de la société, sur les valeurs humanistes et fondatrices de la République, la franc-maçonnerie permet l’épanouissement personnel pour peu que l’on y apporte autant que ce que l’on vient y chercher.
Oui mais quand même, l’influence, les réseaux… Rompu à ces récurrentes questions sur le pouvoir supposé des francs-maçons, Alain Graesel convoque l’histoire, Napoléon et la IIIe République, pour expliquer que si la franc-maçonnerie s’est clairement mariée à l’époque avec l’engagement politique au point de « contribuer très largement à bâtir les institutions qui sont les nôtres aujourd’hui », voilà belle lurette qu’il n’est point besoin d’appartenir à une obédience pour tutoyer le pouvoir politique : il n’y aurait que 15 % des parlementaires « initiés ». Des obédiences qui sont toujours sollicités en revanche par les divers gouvernements pour donner leur avis sur les réformes majeures de la société. Reste le secret d’appartenance qui, « s’il était levé, en décevrait plus d’un : nous comptons dans nos rangs toutes les catégories sociales et professionnelles, toutes les opinions politiques. »
Les gens de tous milieux en quête de sens sont, semble-t-il, de plus en plus nombreux. La seule Grande loge de France compte 33 000 membres (sur 160 000 en France) et les demandes d’initiations progressent de 3,5 % par an. (CP)
Source : http://www.midilibre.com/articles/2009/11/07/RODEZ-Des-fantasmes-et-une-realite-988019.php5