UNE NÉVROSE MAÇONNIQUE
Le profane qui frappe à la porte du Temple ne s’imagine pas qu’il demande l’entrée dans un système à même de s’avérer névrotique !
Le désir est le moteur humain. Il s’agit donc de le combler en se fixant sur le ou les objets qui le fondent, c’est le principe même d’une vie. Sans son objet surgit « le manque ». Dans la pratique de l’Art Royal, l’objet du désir, c’est le tablier, ce cache-sexe symbolique – marqueur du degré acquis – avec tout ce qu’il représente, en termes phalliques! Lorsque ce désir devient l’entretien du manque – et non sa réalisation – par l’institution, celle-ci produit de « l’hystérisme », au sens de la souffrance que contient ce mot, avant même toute évocation spectaculaire propre à cette névrose.
Le jeu maçonnique peut signifier – pour celui qui veut jouer…et se laisser prendre ! – l’expression de la volonté d’un dominant (l’appareil qui jouit de son pouvoir) sur un dominé, (l’initié soumis et masochiste qui jouit de sa soumission). Le piège du système consiste en une succession de tabliers à conquérir, comme autant d’appâts miroitants mais d’obtention laborieuse. Le dominant est « le maître du temps » : sans même se rendre compte de son importante responsabilité psychologique, il impose un délai à sa totale discrétion – selon le travail et surtout la « docilité » du dominé inféodé – entre chaque tablier. Le cordon assorti donne à voir sa fonction ombilicale !
On comprend que la satisfaction du désir (disparition du manque) du dominé étant l’espoir fébrile du tablier « supérieur », il s’agit pour la hiérarchie de dominance, après avoir créé du lien, de fabriquer du « manque » ! D’où la multiplicité des tabliers, l’allongement de la durée entre leurs réceptions et la mise à distance des décors sommitaux, néanmoins interprétables telle une promesse, un idéal à atteindre, pour maintenir le dominé en appétence. C’est ainsi que certaines puissances jumelées (obédientielle et juridictionnelle) s’entendent pour étaler la remise de leur dizaine de tabliers-carottes, carrément sur vingt ou trente ans (gestion logistique oblige). Une cruelle et perverse façon de mesurer le niveau de résistance du sujet à la frustration !
De la sorte, le dominant induit chez le dominé avide de reconnaissance, un comportement symptomatique : apparaissent au fil du marathon maçonnique des signes d’anxiété convertie (infantilisation, agressivité), phobiques (fraternité compétitive), obsessionnels (idée fixe : décrocher le tablier au mât de cocagne!), narcissiques (exposition dudit tablier – enfin obtenu – au regard de l’autre!). L’hystérie rôde!
Nous sommes loin ici d’un épanouissement personnel serein qui devrait conduire à l’humilité, au perfectionnement de soi, par soi, en soi. Pas en soie ! L’initié-dominé ne peut sortir de cette forme de violence psychique qu’en passant de la lumière à la lucidité, d’une emprise inconsciente à sa conscience éclairée. Il a alors ce choix : rendre ses tabliers ou, mieux sans nul doute, sortir du jeu névrotique (Ni hérisson, ni paillasson). Pour maçonner, heureux, à son rythme, sans souci de broderie, en toute liberté. D’être, de penser et d’agir !
Ce n’est pas le tablier qui fait le tailleur de pierre !
Juste du Quercy
Une vision bien réductrice de la franc maçonnerie qui pour ceux qui ont perçus ses fondements et ses perspectives est tout autre chose.
Certes le tablier, les honneurs, la hiérarchie peuvent attirer les déçus de la vie mais tout ceci est secondaire et la maçonnerie ne se résume pas à cette analyse que je ne veux pas qualifier.
La maçonnerie ouvre à ceux qui travaillent sincèrement des voies de réflexion d’une richesse infinie à la recherche du sens de la vie.
Encore faut il savoir ouvrir ses sens de perception avec humilité et respect.
Je ne connais pas bien la franc-maçonnerie ne l’étant pas moi même, mais vous souffrez d’une mauvaise réputation. Les monopôles mènent au désastre.
La spiritualité et les voies sont nombreuses, vie et conscience restent mes meilleures amies.
Pas besoin d’un jeu pervers pour opérer une catharsis.
Bonjour,
Approche très intéressante de la démarche maçonnique. Elle rejoint sur bien des points celle présentée dans ma planche du 28/04/19 qu’on peut consulter sur : http://rosart-undici.blogspot.com/
La franc-maçonnerie est une religion parmi d’autres avec tous ses défauts et quelques qualités qu’il est bon de connaître pour ne pas perdre son temps sur les colonnes.
Bonne découverte. Frat:. Maurice Rosart