L’émission de ce soir sur France 5 « Les Francs-maçons et le pouvoir » suscite des articles ici et là dans la presse Internet.
Le Figaro publie ce jour un article intitulé « Les Frères à découvert » et donne son ses commentaires quant au documentaire.
« Les Francs-Maçon et le pouvoir » – mardi 6 octobre 2009 à 20h30 sur France 5 – Disponible sur le site de France 5
Ce documentaire explique d’où vient le pouvoir de la franc-maçonnerie en la resituant dans son contexte historique, du XVIIIe siècle à nos jours.
Les francs-maçons. Un sujet marronnier, comme on dit dans le métier, qui revient à intervalles réguliers à la une des magazines, en traînant derrière lui une image sulfureuse et mystérieuse. Alors, quand le producteur Jacques Kirsner propose à Gabriel Le Bomin d’écrire et de réaliser un documentaire sur ce thème, ce dernier hésite.
Le réalisateur ne fait pas partie de cette confrérie et ne s’est jamais penché sur son fonctionnement. S’il se lance dans l’aventure, c’est pour trouver un « angle d’attaque original ». Gabriel Le Bomin propose de replonger dans l’histoire de la franc-maçonnerie pour mieux comprendre ce qu’elle est et son fonctionnement ; expliquer comment elle a glissé de la réflexion philosophique d’hommes et de femmes qui partagent des valeurs, à l’action politique ; et faire l’état des lieux de son pouvoir, supposé ou réel, aujourd’hui. Une façon également de balayer les fantasmes en apportant des faits concrets.
Le réalisateur s’est associé au journaliste historien Stéphane Khémis pour écrire le documentaire « Les Francs-Maçons et le pouvoir », diffusé ce soir en prime time sur France 5. Ensemble, ils déroulent un fil rouge chronologique qui permet de suivre l’évolution du mouvement, de la fin du XVIIIe siècle, quand la franc-maçonnerie a été créée, jusqu’à notre époque. « L’investigation n’est pas le propos du film, explique Gabriel Le Bomin. Ce qui nous intéressait, c’est le parcours historique du mouvement à travers les époques. » Les auteurs s’arrêtent longuement sur l’âge d’or de la franc-maçonnerie sous la IIIe République. Dans ces années-là, les maires, les avocats, les médecins, les notables locaux se regroupent dans des ateliers, quelque 400, et imprègnent le pays de leurs idéaux républicains. D’ailleurs, deux fondateurs de la III e République, Léon Gambetta et Jules Ferry, sont francs-maçons ; les « frères » font adopter des lois sur des sujets de société discutés dans leurs loges depuis des années : liberté d’expression et de la presse, école gratuite, laïque et obligatoire, loi sur le divorce… Ce qui les range de facto dans le camp des ennemis des conservateurs.
Comme le rappellent Gabriel Le Bomin et Stéphane Khémis, la franc-maçonnerie va commencer à perdre de son influence dans les années 1930 et connaîtra sa période de purgatoire sous le maréchal Pétain. Ce dernier n’a qu’une obsession en tête : détruire la IIIe République et ceux qui l’ont faite, les francs-maçons.
« Chassés sous Vichy, ils reviennent sous Mitterrand »
Films de propagande, expositions, affiches, tout est bon pour les diaboliser comme on le fit pour les Juifs. « Chassés sous Vichy, ils reviendront sous François Mitterrand sans pour autant qu’on puisse parler de retour en grâce, explique le réalisateur. Dans les années 2000, les francs-maçons cherchent une nouvelle place dans le débat politique. » Et, à la différence des années passées, ils se présentent à découvert, les plus hautes instances du pouvoir les consultent et les reçoivent. Le documentaire se clôt par des interrogations. Qu’est devenue la franc-maçonnerie aujourd’hui ? Une boîte à idées ? La gardienne du temple républicain ? Où se situe son pouvoir ? Des questions auxquelles le film ne répond pas, se contentant d’expliquer que, de la politique, son pouvoir a glissé vers l’économie et le milieu des affaires.
De nombreux intervenants, historiens, journalistes, politiques, dignitaires actuels des grandes obédiences se succèdent devant la caméra, apportant des éclairages différents et complémentaires. À l’issue du documentaire, Carole Gaessler reçoit Pierre Lambicchi, grand maître du Grand Orient de France.