La revue de l’ Institut d’Etudes et de Recherches Maçonniques (IDERM), Chroniques d’Histoire Maçonnique n° 76 est sorti avec un dossier intitulé « Des Loges hors du commun«
- Disponible chez Conform Edition.
Edito : Les années noires de l’Occupation ont durablement marqué l’identité de la franc-maçonnerie française. Pourtant, paradoxalement, les monographies sur les persécutions antimaçonniques des Occupants et de leurs collaborateurs de Vichy sont assez rares. D’où le grand intérêt de l’histoire très documentée que nous propose Alexandre Laumond sur ces quatre années terribles à Épinal. Derrière les destins individuels – déshonorants ou exemplaires –, les enjeux identifiés par cette approche locale éclairent la grande Histoire.
Ils permettent de mieux comprendre, sur le terrain, dans tous les détails du quotidien, les positionnements et le rôle des différents acteurs politiques et courants de pensée. Cette période sombre, mais charnière, est, d’un côté, le miroir des clivages des années 1930 mais, de l’autre, le creuset où commence à se forger la nouvelle culture politique de l’après-guerre. Épinal compte, à cette époque, deux Maçons d’exception qui mériteraient un vrai travail biographique : Louis Lapicque et Marc Rucart.
Jusqu’en 1848, les hauts grades sont une part essentielle de la pratique maçonnique en France. Jean-Yves Gengant nous restitue un épisode singulier de l’histoire des Loges bretonnes. À l’articulation des XVIII° et XIX° siècles, les Frères de Rennes imaginèrent un système original pour pratiquer et faire vivre ensemble différents systèmes de hauts grades. À l’autre bout de la France, Eric Burst nous montre comment les Maçons alsaciens ont, eux aussi, fait bon accueil, d’abord aux hauts grades du Rite Français, puis à ceux du Rite Écossais Rectifié et du Rite Écossais Ancien et Accepté. Certains Frères strasbourgeois ayant même participé à l’aventure de Misraïm. Alexandre Massol est une figure capitale pour comprendre les évolutions de la Maçonnerie française à partir de 1860 et, notamment, la fameuse décision du Convent du Grand Orient de 1877, abolissant l’obligation pour les Frères de croire en Dieu et en l’immortalité de l’âme. André Combes nous dresse, pour la première fois, le portrait attachant de cette personnalité si typique du XIX° siècle entre saint-simonisme, franc-maçonnerie et proudhonisme.