Renaissance Traditionnelle N° 176 vient de paraître avec en prime une vidéo de présentation de Pierre Mollier, Rédacteur en chef.
Le thème de ce dernier numéro « Le V° Ordre et les Hauts Grades du Rite Français au XIX°«
Avant-propos
Ce n°176 de Renaissance Traditionnelle est entièrement consacré à un épisode longtemps oublié : la tentative de mise en œuvre du Ve Ordre qui fut conduite à Paris entre 1807 et 1813 par l’équipe du Souverain Chapitre Métropolitain. Outre son intérêt propre, ce sujet nous touche d’autant plus que c’est l’un de ceux qui a passionné notre fondateur René Désaguliers entre 1986 et sa disparition en 1992. Période qui fut pour lui un temps d’intenses recherches… et pour nous d’apprentissage fécond ! Nous lui sommes d’ailleurs redevables de la découverte de beaucoup des documents que nous utilisons ici.
Comme on le verra, le réveil du Ve Ordre est lié au contexte maçonnique de l’Empire et à l’organisation de la Maçonnerie mise en place par Cambacérès à partir de 1805. Il est notamment une conséquence, mais pas uniquement, de l’implantation du Rite Écossais Ancien et Accepté à la fin de l’année 1804. Mais au delà de cette conjoncture particulière, ce projet – avec ses quatre-vingt-un grades – est aussi une tentative de plus pour constituer une sorte d’encyclopédie de l’initiation maçonnique. Une ambition qui resurgit régulièrement dans l’histoire des rites maçonniques. Les Philalèthes, au milieu des années 1780, manifestèrent la même volonté. Sous la Restauration, Misraïm, avec ses quatre-vingt-dix grades, témoigne encore de ce rêve.
Cette contribution clôt en quelque sorte le cycle sur la formation des hauts grades du Rite Français que nous avions entamé en 1996. Bien sûr une recherche n’est jamais finie. Si la création du Grand Chapitre en 1784, l’élaboration du système en quatre Ordres plus un, le processus d’union au Grand Orient, la façon dont celui-ci fit fonctionner le système à la fin du XVIIIe siècle et sous l’Empire… et maintenant le Ve Ordre sont aujourd’hui mieux connus, plusieurs questions restent à approfondir. Sur les origines du Grand Chapitre d’abord ; Conseil des Chevaliers de l’Orient, Souveraine Mère Loge Écossaise du Grand Globe Français etc. peut-on déterminer de quelles filières écossaises sont issus les fondateurs de 1784 lorsqu’ils créent le Grand Chapitre Général – autour de Roëttiers de Montaleau – et le Grand Chapitre de France avec le docteur Gerbier ? En multipliant les monographies régionales, il faudrait aussi conduire des investigations complémentaires sur la manière dont, sur le terrain, les Chapitres de hauts grades ont adopté puis pratiqué – entre 1788 et 1790 puis de 1798 à 1815 – le système en quatre Ordres conçu par la Grand Chapitre et diffusé par le Grand Orient. Enfin – la grande question ! – c’est de mieux comprendre comment les hauts grades du Rite Français se sont progressivement estompés pour finalement disparaître entre 1815 et 1854.