Renaissance Traditionnelle N° 175 vient de paraître avec en prime une vidéo pleine de mystères !
Ce numéro exceptionnel revient sur les origines des grades de la franc-maçonnerie et notamment de ses mots.
C’est donc une plongée directe dans les entrailles de la franc-maçonnerie qui est proposée, véritable source d’enseignements pour quiconque souhaite comprendre pourquoi il fait ce qu’il fait en loge.
Et pour donner envie de l’acheter, l’équipe de Renaissance Traditionnelle a réalisé une vidéo un peu.. énigmatique !
En effet, tout au long de la vidéo, certains mots ont été retirés… Laissant libre cours à chacun de les découvrir dans ce numéro exceptionnel.
Au programme :
- Pierre Mollier – Avant-propos.
- Paul Paoloni – Quatre grades et cinq mots : voyage dans la première franc-maçonnerie sur les pas de René Désaguliers .
- Pierre Mollier – Documents d’Archives.
Pour acheter le numéro, c’est ici : http://renaissance-traditionnelle.com…
Avant-propos
Comme les êtres vivants, certaines institutions sont profondément marquées par leurs origines et gardent leur vie durant des traits fixés dans les tout premiers temps de leur existence. Comprendre la genèse de la Maçonnerie spéculative reste donc essentiel pour mieux saisir la nature complexe de l’Ordre et son message. Dans ce n°175 de Renaissance Traditionnelle, Paul Paoloni nous invite à nous pencher sur le premier système – et donc l’enseignement – de la franc-maçonnerie. Pour cela, il nous propose un dossier très documenté doublé d’une approche pour le moins atypique.
Premier point, l’idée d’une séparation originelle entre « grades symboliques » et « hauts grades » n’est pas pertinente. Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, il n’y a pas eu d’abord fixation des trois premiers grades puis, ensuite, quelques années plus tard, création des hauts grades. Dans le grand chaudron des années 1696-1730, apparaissent progressivement, dans les îles Britanniques d’abord, en France ensuite, et peu après dans le reste de l’Europe et aux États-Unis d’Amérique, des éléments dont certains seront intégrés – parfois de façon différente selon les lieux et les époques – dans les grades d’Apprenti, Compagnon et Maître et d’autres dans ce qui deviendra les « autres grades ». Il faut insister – pour comprendre ce processus de création – sur la dynamique ayant existé entre les Maçonneries britannique et française, et constater combien la Maçonnerie française a eu d’influence au XVIIIe siècle. Dans cette perspective, il semble bien que l’étude des origines de la franc-maçonnerie « non opérative », et de son évolution tout au long du XVIIIe siècle, gagne à être conduite dans une perspective franco-britannique. Cela fait quelque temps que les historiens maçonniques soulignaient que cette vision établie de deux Maçonneries – une « symbolique » dérivée du Métier et une autre, de hauts grades, différente et postérieure – était un produit de l’histoire et non une réalité structurelle. Pour essayer de comprendre cette période fondatrice qui demeure très obscure, il convient donc de prendre en compte l’ensemble des matériaux maçonniques disponibles, sans sélection a priori.
Deuxième point : la pratique de la première Maçonnerie était peut-être assez différente de ce qu’elle deviendra par la suite et que nous connaissons encore aujourd’hui : des grades successifs et clairement individualisés avec ouverture et fermeture, cérémonies de réception, instruction. Peut-être, à l’origine, le système ne consistait-il qu’en dialogues d’instructions autour d’une table – avec des images symboliques ? – assortis de « secrets » (signes et mots) que l’on transmettait au candidat qui avait assisté à l’échange. Chacun a en tête la gravure de Picart (1735) et l’estampe allemande (circa 1740) où l’on voit les Frères placés autour de tables. Toujours est-il que, lorsque l’on cherche le premier système de grades qui aurait été mis en place dans les années 1717-1730, on est face à des éléments peu cohérents entre eux voire, dans certains cas, contradictoires. Pour essayer de sortir de cette impasse, René Désaguliers avait proposé de ne pas se fixer sur les grades, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, mais sur les différents « secrets » qui étaient successivement révélés au Maçon lors de sa progression dans l’Ordre, en soulignant la place centrale dans cette progression , de l’Installation secrète du Maître de Loge, éminente par son contenu, énigmatique dans sa forme. Paul Paoloni repart ici de cette intuition essentielle, reprend point par point l’analyse et l’enrichit d’une très importante documentation puisée dans les sources écossaises, anglaises et irlandaises (dont certaines difficiles d’accès).
Dans les années 1730-1740 – les premières pour lesquelles on commence à avoir des sources conséquentes quant aux grades – on va découvrir ces cinq mots associés à des grades parfois différents, souvent apparentés d’un côté à l’autre de la Manche… Mais on retrouvera toujours ces cinq mots. On pourrait donc y voir le message fondamental de la franc-maçonnerie ? Au delà de ses conclusions qui peuvent, bien sûr, être discutées, le grand mérite de cette importante étude, c’est de bousculer nos idées classiques sur la question des grades. En l’absence de documents nouveaux – mais il est vrai que l’on en a trouvés tellement ces dernières années ! – les avancées en la matière se feront en rebattant les cartes disponibles et en leur appliquant de nouvelles grilles d’interprétations.
- Lire également l’article de Pierre Mollier : » Le n°175 de Renaissance Traditionnelle vient de sortir : Quatre grades et cinq mots, Voyage dans la première franc-maçonnerie«