TITRE : Etudes sur les marques des tailleurs de pierre
AUTEURS : Roland Bechmann (Préface), Marco Rosamondi (Postface), Rziha (Auteur), Laetitia Harnagea (Traduction)
EDITEUR : Coédition Véga/La Nef de Salomon (1 décembre 2010)
RESUME : Cette seconde réédition française, la première traduction datant de 1993, d’un travail déjà ancien : Studien über Steinmetz-Zeichen (1889, réédition allemande en 1983), témoigne de la vitalité d’un type d’interprétation, mis en place au xixe siècle. Il fondait ses certitudes sur l’existence d’une science secrète propre aux opératifs et transmise depuis l’Antiquité au monde arabo-byzantin puis au Moyen Âge occidental. Cette science que l’on avait pu opposer à la « science sacerdotale » avait servi d’argument dans les débats du xixe siècle : « l’art royal » dont la franc-maçonnerie avait hérité face à la tradition de l’Église.
L’enquête menée par l’auteur, ingénieur de son état, sur des milliers de marques issues de la BauHütte, l’organisation compagnonnique germanique (sous l’autorité de Strasbourg semble-t-il) dont il donne préalablement un aperçu de l’organisation à travers textes et rituels, lui a permis de constater la permanence de règles fixes à caractère géométrique, la section dorée fournissant la clef principale de ses explications. J.-M. Mathonière rappelle à ce propos que l’auteur a été largement utilisé par Matila Ghyka dans son livre Le nombre d’or, rites et rythmes pythagoriciens dans le développement de la culture occidentale (1931, préface de Paul Valéry). Soixante pages sont consacrées à la reproduction des marques et l’appareil critique est particulièrement riche.
Franz Karl August, Chevalier de Rziha, est né le 28 mars 1831 à Hainspach (Bohême), actuellement Lipovà en Tchécoslovaquie. Son père, Eduard von Rziha, était ingénieur. Il est l’auteur d’un livre sur » La Théorie des mines » qui reste aujourd’hui encore d’actualité. Sorti diplômé du » Technikum » de Prague en 1851, Franz Rziha travaille comme assistant-ingénieur à la construction de la voie de chemin de fer de Semmering. Il y acquiert une grande expérience en matière de construction de tunnels. En 1861, il entre au service de l’État, à Brunswick, où il dirige la construction de la voie de chemin de fer Kreien-Holzminden en Basse-Saxe. A partir de 1876, il est administrateur ducal en chef des Mines publiques de charbon. Après 187o, il devient entrepreneur et chef des travaux des Chemins de fer autrichiens. En 1874, il est nommé ingénieur général au Ministère du Commerce de l’Empire austro-hongrois. En 1878, il devient titulaire d’une chaire de professeur à la » Technische Hochschule » de Vienne, où il enseigne la construction des chemin de fer et des tunnels. Il meurt le 22 juin 1897 à Semmering, dans le Steiermark (Basse-Autriche). Franz Rziha a publié de nombreux ouvrages à caractère technique : construction des tunnels, des ponts, des chemins de fer, industrie minière. Mais ses intérêts débordaient largement sa profession pour s’étendre à l’histoire et aux arts.
Outre les présentes » Études sur les marques de tailleurs de pierre « , il a publié un ouvrage sur » L’importance du port de Trieste pour l’Autriche » et une étude sur » Les étains de Bohême « . Il a également donné dans diverses revues d’autres articles concernant les loges germaniques de bâtisseurs. Il ne nous a malheureusement pas été possible d’en établir une liste complète et exacte afin d’accompagner la présente édition.
Un grand merci pour le lien vers la belle et très intéressante recension de Jean-Michel Mathonière