L’Union pour la Régularité et la Reconnaisance dont la volonté est de régénérer la GLNF depuis l’intérieur, compte parmi ses membres, Jean-Pierre SERVEL, qui déclare sa candidature à la Grande Maîtrise de la Grande Loge Nationale Française au travers d’une profession de foi.
Pour en savoir un peu plus sur l’intéressé, l’Express en date du 03/04/2003 lui avait consacré un article (à consulter ici)
« Mes Bien Aimés Frères,
Je vous fais part de ma décision de me porter candidat à la Grande Maîtrise de la GLNF.
Il n’y a pas lieu, selon nos Usages, de s’adresser directement aux Frères à des fins électorales, mais le caractère exceptionnel de la situation de notre Obédience paraît le justifier.
Depuis de longs mois, avec uni2r et de nombreux autres Frères, amis et compagnons de route, de tous rangs, Frères de l’intérieur ou déjà sur le départ, je partage les réflexions qui pourraient nous conduire à sortir de la crise tragique que nous traversons. Il n’est pas nécessaire ici d’apporter une analyse complémentaire à celles qui fleurissent partout, pour apporter leur part de vérité ou d’erreur, afin de caractériser le désordre.
Durant la période que nous vivons, depuis maintenant deux ans, nous avons assisté à tout ce que la morale du Maçon doit inflexiblement rejeter, alors que des Frères silencieux, réellement attachés à notre vieille et belle maison, s’en attristaient quotidiennement, progressivement, irrémédiablement.
S’il ne nous appartient pas de juger les autres, il nous incombe, à tous, d’analyser cette situation afin de l’éradiquer définitivement. Il s’agit d’un devoir qui ne relève pas de la compétence de quelques uns mais, au contraire, de chacun de nous.
Chacun, seul, face à sa démarche intérieure.
De nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui, doutant de la possibilité de restaurer une situation trop grave pour nous laisser quelque espoir de régénérescence. La GLNF est-elle morte ? Faut-il songer à construire une autre Obédience, sur de nouvelles bases ? Certains le pensent sincèrement.
Pour ma part, confronté au bonheur perdu de mes Frères, j’ai fait un choix différent, sans complaisance je crois et sans présomption, du moins je l’espère.
L’idée de la séparation des Frères m’affecte au plus haut point.
Je ne crois pas en un pouvoir magique qui me permettrait de remédier à la situation que le futur Grand Maître devra affronter.
Ce n’est pas folie de ma part. Tout simplement, je trouve une forme de confiance en moi, parce que j’ai confiance en vous. J’ai confiance en l’étincelle de sagesse que le Grand Architecte de l’Univers a déposée dans le cœur et l’intelligence de chacun de nous.
Je crois, mes Frères, qu’au fond de nous réside la force incroyable de retourner la situation, celle de la GLNF, comme celle qui nous est intérieure : le désir de regarder son Frère avec amour, respect, de l’écouter pour avancer avec lui sur un chemin dont le terme nous dépasse.
Depuis des mois, dans les Loges comme dans toutes les conversations, les questions se posent, les regards se tournent en tous sens pour chercher, trouver une solution. Qui nous délivrera de l’humiliante situation d’administration judiciaire, des attitudes d’exclusion, du bruit médiatique, des excès de langage et des germes de la division ? Qui ? Sinon vous.
Mon but se limite à être celui qui vous y aidera. De toutes mes forces, de toute mon âme.
J’ai foi en moi parce que j’ai foi en vous, en la Maçonnerie que nous chérissons. C’est animé de cette foi que je me présente humblement aujourd’hui devant vous.
Il s’agit de restaurer une gouvernance juste, digne, aimante, persuadé toutefois que l’essentiel du travail se fera dans les Loges et dans votre cœur.
Avec nos Frères d’uni2r, nous avons réfléchi à un programme simple dont les grandes lignes sont tracées sur notre site.
Une concertation sincère associera les Frères à son élaboration détaillée, avec notamment :
Une réforme constitutionnelle qui rééquilibre les pouvoirs aujourd’hui trop concentrés entre les mains du seul Grand Maître, qui limite la durée de son mandat et prévoyant l’hypothèse de sa destitution si, par malheur, il devait abuser de sa position.
Une nouvelle rédaction de notre Constitution, de nos Statuts et Règlements, pour en corriger les imperfections et incohérences, dans le respect de la Tradition.
La réintégration des Frères qui auraient été injustement exclus ou poussés à démissionner.
La remobilisation des efforts de tous vers les priorités de la Maçonnerie de Tradition, en veillant à ce que nos objectifs matériels restent à son service et non l’inverse.
La restauration rapide de nos liens de confiance, d’amitié et de reconnaissance avec les autres Grandes Loges, ainsi qu’avec les Juridictions maçonniques amies.
Ce programme n’est pas une révolution et c’est parce qu’il correspond aux aspirations du plus grand nombre qu’il ne porte pas d’ambitions trop personnelles.
J’ai, pour ma part, occupé, durant de longues années, tant au service de ma Province qu’auprès des Grands Maître précédents, des fonctions importantes.
Qui pourrait m’en faire grief, dès lors que je me suis toujours efforcé de m’y investir avec sincérité et loyauté ?
J’ai souvenance, en cet instant, d’un discours où j’évoquais le Grand Maître idéal, celui qui finalement devait forcément être « l’ultime Trait d’Union entre les hommes et Dieu… ». Quelques Frères, depuis, m’ont sévèrement reproché d’avoir utilisé ces mots, en les détachant de leur contexte…
Je puis vous assurer que je n’aspire nullement à un tel rôle et qu’il m’arrive plutôt de rêver d’être, simplement, un « trait d’union entre vous tous ».
J’ai bien d’autres défauts, je suis Maître de Conférences des Facultés de Droit et Avocat, je suis originaire du midi…
Je ne peux ni ne veux le renier mais je le revendique, au contraire, comme je revendique d’appartenir à une Franc Maçonnerie Universelle, laquelle ne connait ni territoires ni frontières, ni considérations d’appartenance, de statut ou de profession.
Je n’ai qu’une ambition, c’est de porter la vôtre : celle d’une Maçonnerie Régulière et reconnue internationalement, digne, rayonnante et tournée vers l’accomplissement et le bonheur de ses membres.
Je souhaiterais clore ces propos par un message d’Espérance, cette vertu qui dépasse l’espoir et nous rend capable de le faire renaître dans les difficultés.
Gardons l’Espérance, mes Frères, gardons-la dans notre cœur, lorsque la Charité est menacée et lorsque la Foi paraît nous abandonner.
Soyez assurés, mes Bien Aimés Frères, de mon dévouement et de ma fraternelle affection.
Jean-Pierre SERVEL »