Voici une planche de nos frères suisses sur le sujet de la perfection de l’Homme : il est communément admis que « la perfection caractérise un être ou un objet idéal, c’est-à-dire qui réunit toutes les qualités et n’a pas de défaut. » … Mais la perfection c’est aussi et surtout aller jusqu’au bout…
L’HOMME EST-IL PERFECTIBLE, SI OUI COMMENT?
La perfectibilité ( du latin perfectus – parfait) est le caractère de tout ce qui est susceptible d’être amélioré afin d’atteindre le plus haut degré de l’échelle des valeurs: la PERFECTION.
Il faut attribuer une valeur différente à la notion de perfectionnement selon l’objet auquel on l’attribue.
Dans la nature par exemple, la perfection semble être la conclusion de longues suites de transformations imposées sous la. pression de la nécessité, amenée par le jeu de règles, de lois évidentes ou subtiles, elles-mêmes expressions d’une intelligence insondable.
Pour l’homme, créature douée de raison et de sensibilité, il est un besoin impératif d’améliorer le milieu dans lequel il vit afin de s’en affranchir donc de s’en rendre indépendant ; il agira de même sur son entourage. pour tenter de trouver un juste équilibre entre les contraintes de la société et son besoin d’indépendance à laquelle il aspire.
Dans ce sens, la perfection atteinte est étroitement liée a la nature imparfaite de l’homme, donc de caractère éminment relatif.
La perfection absolue, idéale, celle que l’homme invoque pour justifier le sens-même de sa vie, ne peut relever de la nature humaine; c’est ainsi en tout cas que l’avait resenti Leibniz, lorsqu’il écrivait: – « … là où il n’y a point de bornes (limites), c’est-à-dire en Dieu, la perfection est absolument infinie. »
L’homme est-il perfectible?
Répondre à cette question d’une façon absolue est certainement fort délicat car la relativité même du concept et la complexité de la nature humaine empêche une réponse formelle. Toutefois quelques exemples de vies montrent que la recherche, sur tous les plans, est une constante de l’homme. Il est des êtres qui, leur vie durant, sont animés d’une passion pour un certain sujet: collectionneurs, sportifs, artistes, chercheurs etc. Pour ceux-là il y a recherche d’une forme de perfection qui s’étend des choses matérielles aux plus sublimes abstractions mais qui reste, néanmoins, orientée vers l’extérieur de l’être, bien qu’encore il soit difficile d’aprécier l’apport qu’il peut y avoir sur le plan intérieur.
Pour d’autres, la recherche se situe au niveau moral, philosophique, spirituel; c’est d’abord la recherche d’un équilibre, née peut-être de l’espoir que l’existance-même de l’holnme répond à un besoin profond, qui dépasse sa propre nature.
La conclusion de ces mille aspects et de ces mille motivations du perfectionnement de chaque homme se découvre dans l’histoire de la race humaine depuis les premiers balbutiements d’êtres à peine sortis de l’animalité à l’homme sur la Lune.
Mais, bien entendu, l’élan général de l’humanité vers l’amélioration de sa condition ne présuppose nullement que tous sont animés du même désir de perfection. Bien des hommes se complaisent, lorsqu’ils ne stagnent pas, dans des passions rétrogrades qui pourraient laisser entendre que la recherche d’un perfectionnement n’est qu’une apparence.
Mais pour nous, Franc. Maçons, la réponse est claire:; la simple existance de la ]’ranc- Maçonnerie dans son aspect initiatique, posant comme principe et but essentiel le perfectionnement de ses adeptes est pour nous raison suffisante pour être inconditionnellement affirmatif, sinon pourquoi serions-nous Franc-Maçons?
Forts de cette conviction dont l’évidence s’est imposée à nous par des chemins et à des degrés divers, nous avons choisi de vivre les enseignements de notre Ordre et à en chercher l’application dans toutes les circonstances de notre vie.
Un des premiers aspects d’une recherche de perfection se reconnait déjà au niveau de l’enfance ou tout au moins à notre contact avec elle.
Pour l’enfant, il n’y a pas, à proprement parlé, de perfectionnement au sens du titre de ce thème mais bien plutôt un développement d’ordre instinctif et inconscient. Pour conduire cette éclosion sur un chemin harmonieux, il est nécessaire que les parents, le précepteur, soient conscients de la haute mission qu’ils accomplissent car un élan brisé conduit à la stagnation stérile, à l’instabilité, à l’inadaptation tandis qu’un développement équilibré se prololqera tout au long de la vie de l’adulte.
L’éducation est donc un élément dynamique de perfectionnement individuel lorsqu’il est pris sous l’angle d’une projection sur autrui de ses propres acquisitions. L’horr.me, pour lequel l’éducation a pleinement rempli son but, pourra s’intégrer dans le groupe, sans heurt tout en prenant conscience de l’utilité d’une morale directrice qu’il accepte comme discipline indispensable.
A travers ce qui vient d’être exposé plus haut, on peut discerner ce que peut être un des innombrables chemins du perfectionnement dans le sens profane. Il n’est que le reflet d’une autre forme de perfectionnement, plus essentiel, celui que veut susciter la Franc- Maçonnerie chez l’initié.
Dans notre Ordre il est en effet constamment rappelé, par l’allusion symbolique de Ia pierre brute et de la pierre cubique, qu’un travail intense doit être mené dans le cœur de l’homme, non pas œuvre indépendante et anarchique mais strictement réglée selon une norme: le cube. Ce symbole précise bien la pensée maçonnique car, par sa rectitude et sa symétrie, il est l’expression de la loi morale, rappelée par le code maçonnique. Il est aussi l’expression d’un mouvement d’intégration que doit mener le maçon dans le cadre restreint de la loge d’abord et dans la société ensuite.
Cela amène le maçon à respecter l’individualité parce qu’elle est l’agent du perfectionnement de l’humanité toute entière.
Mais tout esprit éclairé sait que cette ascension vers l’idéal d’une masse de plus en plus grande d’hommes est loin de s’accomplir avec l’élan qu’on pourrait attendre. Ce n’est pas faute de prêcheurs, de penseurs, de sages qui sont toujours largement présents pour rappeler chacun au Devoir, pour tenter d’unir; mais hélas, le fond d’animalité qui nous habite nous cache les portes de l’arène et attise notre soif de combats peu glorieux
Nous gardons à l’esprit, toutefois, qu’il ne nous appartient pas de désespérer jamais, alors même que le désir du Bien se confond avec le Bien, alors que l’ébauche du perfectionnement n’est encore que symbole.
Il ne nous appartient pas de désespérer car ce qui est utopie aujourd’hui sera demain devoir de chacun, peut-être…
Il ne nous appartient pas de désespérer car nous savons que notre oeuvre s’inspire de la Sagesse, qu’elle porte en elle la Force, et qu’elle s’accomplit dans la Beauté.
L’orateur de la J. & P. Loge « Cordialité & Vérité »
merci,
en effet il n’est point question de perfection (elle dépasse les bornes de l’esprit humain le plus aiguisé), mais de perfectibilité, cette volonté de travailler d’abord sur soi même (l Socratique Maxime, Connais toi toi même..), de s’accepter tel que l’on est et de corriger un tant soit peu ce que certains appellent défauts et que nous nommons aspérités. Ne pas trop tailler la pierre tout de même pour lui laisser du substrat, et oui entièrement d’accord ensuite il faudra s’insérer harmonieusement dans l’édifice, je nuancerais cela en disant que toutes les pierres n’ont pas la même destination, certaines seront fondations, d’autre soutient et d’autres encore ornement… Voila pourquoi la différence est utile, c’est m’harmonisation de nos personnalités personnelles qui seront grand œuvre. Tout cela par un travail acharné et beaucoup de compassion et d’Amour.
Pour être humain, nous avons tous des qualités et des défauts.
Pour vivre convenablement en société il est préférable d’avoir davantage de qualités que de défauts
A chacun et chacune d’y travailler à sa façon.
Bon courage à tous
FRATERNITE