Le site d’information Actu Cantal a posé 6 questions à Pierre-Marie Adam, Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF)
Six questions à Pierre-Marie Adam, Grand maître de la Grande Loge de France
EXTRAITS
On compte 300 frères et sœurs, toutes obédiences confondues, dans le Cantal. La Grande Loge de France, quant à elle, est une obédience maçonnique française créée en 1728, et qui existe telle qu’on la connait aujourd’hui depuis 1894. Non mixte, libre en matière de croyance religieuse, la Grande Loge se présente comme « un pôle de référence d’une franc-maçonnerie de tradition, de spiritualité et d’humanisme ». À la veille de passer le relais à son successeur en juin prochain, il évoque son ordre, son rôle et la grande réflexion qu’il a lancée sur la place de son obédience dans la société de demain.
Entretien avec Pierre-Marie Adam, Grand maître depuis juin 2018, avant sa venue à Aurillac le 11 mai prochain, l’occasion de lever quelques idées reçues sur une franc-maçonnerie qui suscite toujours autant de fantasmes.
Qu’est ce qu’un Franc-Maçon et pourquoi le devenir ?
À l’instar d’autres courants de pensée, mou- vements ou religions, la franc-maçonnerie est l’une des voies, ni la seule, ni exclusive de toutes autres, qui permet aux personnes qui recherchent du sens à leur existence de se confronter avec d’autres frères et sœurs afin d’essayer de s’élever dans sa réflexion et de s’améliorer (Spiritualisme). Ensuite il s’agit de se servir de cette réflexion pour être utile à la société (Humanité) tout en conservant des valeurs qui ont fait leurs preuves et que nous souhaitons véhiculer (Tradition). Il existe en France plusieurs obédiences franc-maçonniques, La Grande Loge de France est l’une d’entre elles. En nombre, c’est la deuxième après le Grand Orient : elle compte 32 000 frères et 928 Loges répartis sur l’ensemble du territoire.
Quel est le rôle du Grand maître ?
Il faut savoir que la GLDF est une association loi 1901. Le Grand maître a donc à la fois un rôle de président d’une fédération de loges et de gardien de l’ordre. Ainsi je dois veiller que le budget provenant des cotisations est bien utilisé pour les motifs pour lesquels il a été voté (entretiens et construction de locaux, rémunération des salariés, fonctionnement des bénévoles), faire en sorte que nos principes et nos valeurs soient bien respectés par nos membres et représenter ou défendre les fondamentaux de notre obédience auprès du public.
Vous arrivez au terme de votre mandat, quel bilan pouvez-vous tirer de ces années ?
Au regard du contexte de ces dernières années, nous avons tenté d’inscrire dans les esprits des adhérents et des personnes extérieures que notre philosophie repose avant tout sur la tolérance et le refus de toute discrimination et qu’elle prône ainsi l’égalité entre tous et la dignité pour chacun. Je me réjouis que notre obédience ait tenu le choc durant cette période de crise, que nous sommes toujours en accord avec ces valeurs et que nous ayons réussi à garder le lien, la capacité de se parler, de se réunir, notamment en visio-conférence. Aussi, j’ai souhaité don- ner un nouvel élan de réflexion en invitant les frères à réfléchir à la place que nous devrions avoir dans la société de demain. Comment construire un monde plus équitable, moins discriminant, plus égalitaire. Un large débat a été organisé, aujourd’hui on sait vers quoi nos frères veulent aller et nous nous y sommes attelés. Je n’ai pas fini et j’espère que mon successeur continuera.